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jeudi, 29 juin 2006

trente-trois (990000)

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22:00 | Lien permanent | Commentaires (18)

lundi, 26 juin 2006

trente-deux (charrette)

Pas déscotché de mon écran depuis jeudi dernier. Ou même mercredi ? Je ne compte plus les jours. Cet après-midi je suis allé faire un tour de pâté de maisons sous la pluie, un quart d’heure à tout casser, j’en suis revenu comme si j’avais passé une semaine de vacances aux Bahamas. Bref, retour à la réalité, syndrome des yeux qui piquent et du mal au cul aussi, à force de rester assis, mais au moins ma tâche la plus urgente est quasiment pliée. Plus qu’une petite modification (bien contre mon gré) demain matin, et ce ne sera plus qu’un mauvais souvenir jusqu’à dimanche prochain. Eh oui, les films ça sort chaque semaine, malheureusement.

J’enchaîne dès à présent sur le dernier tiers de mon deuxième boulot, pour mon pote Alex, déjà évoqué sur ces pages. C’est un travail un peu différent, d’illustration plutôt que de graphisme, qu’il m’a refourgué parce qu’il n’a pas le temps de le faire. Oui, oui, c’est magouilles et compagnie, mais ça me fait un peu de black et c’est toujours bon à prendre. Le problème est qu’il faut expédier tout ça pour demain 16 heures, c’est-à-dire que c’est impossible ; après j’ai rendez-vous chez Ch*** pour mettre en place ma mission de cette semaine. Douze ou quatorze heures de boulot quotidien, de mardi à samedi compris, et en entreprise, j’en tremble d’avance.

Non pas que je redoute de ne pas tenir le coup. Ca va être épuisant, ça je le sais, et je n’aurai même pas la consolation d’écrire un peu, faute de temps. Il va encore falloir agir à la va-vite, et courir dans tous les sens. Cette fois je n’ai plus qu’un rôle d’exécutant, mais ça va sans doute être encore plus difficile de s’écraser face à la hiérarchie. Non, à vrai dire, ce qui me tracasse le plus c’est que je ne pourrais peut-être pas suivre le Mondial ! Et ça, c’est dur. Une fois tous les quatre ans ! J'aurais dû refuser toute activité professionnelle pendant un mois. Vais-je manquer la défaite de l’équipe de France, 2 à 1 contre l’Espagne ? En tout cas, j’ai prévu, demain en sortant de ma réunion, dans le deuxième, de me chercher en prévision un bar pas trop branchouille qui diffuse les matches. Pour un peu que je ne sorte pas après vingt-deux heures… A Mossian, Mossian et demi.

Voilà. J’y retourne, l’allure fière et le sourire aux lèvres. Fleur au fusil, en somme. J’espère pouvoir encore publier un petit quelque chose demain, après ce sera sans doute le black out.

00:10 | Lien permanent | Commentaires (51)

vendredi, 23 juin 2006

trente-et-un (oh)

Respirer profondément. Souffler. Inspirer, expirer. Prendre de l’air. L’emmagasiner. Un grand silence, fermer les yeux. Plonger.

Du parfum, du parfum, du parfum ! Une texture, douce, moite, granuleuse ; une figure pâle et rose, rouge. Du parfum. Inspirer, gonfler les poumons, encore, encore. Lâcher.

Sentir les lignes. Suivre les courbes. Frôler la peinture, tracer, glisser. L’air est lourd, file sous les doigts. Tempête au creux des lèvres. Reprendre son souffle.

Boire, aussi. Voir l’eau couler dans sa gorge. De plus belle.

Tourner et se tordre, mêler, lutter, jouer et feindre, feinter et jouir, peindre le jour et puis, mourir. Se laisser éblouir par les reflets de la surface. Remonter à l’air libre.

Respirer, devenir, s’endormir. Sans le savoir, tomber.

02:06 | Lien permanent | Commentaires (25)

mercredi, 21 juin 2006

trente (Jean-William)

C’est une des moments que je préfère. Là où s’affine la trame, monte la pression, s’exacerbent les tensions et où se jouent tous les drames à venir. Non, attendre la fin de la première phase de la Coupe du monde pour se remettre au boulot, c’est vraiment une mauvaise idée. C'est qu’à force de ne rien faire, je me retrouve comme d’habitude au pied du mur pour exécuter dix tâches urgentes en même temps. Oui, malheureusement c’est ainsi depuis que j’ai commencé à avoir des devoirs à la maison, en primaire. On a eu beau me répéter qu’il fallait « s’avancer », ça ne m’est jamais rentré dans le crâne. N’essayez plus de me faire croire que les années de collège, de lycée puis d’études sont les meilleurs moments de l’existence : je ne pourrais qu’opposer le stress et même les perpétuelles angoisses matinales qu’on subit quand on se lève sans avoir fait ses devoirs. « T’as fait tes maths ? » (la goutte à la tempe). « Tu me passes ton latin ? » (la main qui tremble). « T’as révisé ? » (la boule dans la gorge).

Moi, mon domaine, c’était les langues, anglais, allemand et latin. Avec une mère interprète, moitié Flamande, c’était la moindre des choses. J’échangeais donc régulièrement mes versions et autres exercices contre les problèmes de maths ou les comptes-rendus de TP de physique, deux langues qui m’étaient bien plus étrangères. Mais j’avais encore une autre corde à mon arc : le dessin. Je ne parle pas des arts plastiques, matière qui ne demande jamais de travail à la maison et que tout le monde adore, en plus. Mais tout comme les mathématiques s’ouvrent parfois, via la géométrie, à l’artiste des lignes droites et des graphiques, la biologie offre tout un panel de schémas et autres reproductions qui raviront le dessinateur en herbe.

C’est ainsi qu’un beau jour, en classe de quatrième si ma mémoire est exacte, j’ai laissé éclater mon talent afin d’effectuer en plus de la mienne, quatorze reproductions d’un schéma de l’appareil digestif humain pour mes petits camarades. Avec quatorze styles différents. Quatorze petites erreurs. Et des couleurs qui changeaient chaque fois. Du grand art, à tel point que le tube digestif, ou du moins son image, n’eut bientôt plus de secret pour moi. Et qu’il devint même le héros récurrent d’aventures dessinées toutes plus débiles les unes que les autres, sous le nom de « Jean-William le tube digestif chantant ». Le voici, retrouvé par miracle (et par hasard, en fouillant dans des vieux dossiers) :

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Dommage que je ne puisse remettre la main sur une de ses formidables aventures. Je me rappelle notamment l’une d’entre elles où Jean-William donnait son premier concert à l’Olympia, et faisait fuir le public à cause de son aspect monstrueux. Un véritable hymne à l’acceptation des différences, en somme.

Bon, c’est bien joli mais ce n’est pas Jean-William qui va me boucler mon travail, moi…

20:00 | Lien permanent | Commentaires (44)

mardi, 20 juin 2006

vingt-neuf (accumuler les qualités)

Les gens, pour la plupart et mêmes s'ils ne se considèrent pas trop moches, trouvent pourtant toujours à redire sur leur apparence. Certains se voient trop gras, d'autre trop petits, ou encore souffrent de leur gros cul, ou bien rêvent à une poitrine parfaite, quand ce n'est pas leur nez qui les travaille. Ils font du sport ou des régimes à la quête de la ligne idéale, se serrent dans des pantalons trop petits, se ruinent en coiffeurs ou en esthéticiennes ; d'aucuns vont jusqu'à la table d'opération se faire arranger à force coups de bistouri. Bien.

Mais regardez autour de vous : qui n'est pas bourgeoisement satisfait de son intelligence ? Qui ne se contente pas des cinquante misérables points de QI que la nature, dans un élan de grande générosité, d’exceptionnelle mansuétude, a bien voulu lui accorder ? Qui se sait, se croit, se devine limité du cerveau ? Personne. Moi-même, je reste convaincu d’être le plus intelligent, loin devant tout le monde. Et quand ce n’est manifestement pas le cas, je me console : « intelligent, mais à ma manière ».

C’est complètement aberrant. Alors qu’il suffirait d’être juste un peu moins con pour se trouver juste un peu plus beau.

***

Ajout de 13h30 :

Voilà ce qui arrive quand on fait de grandes déclarations unilatérales, sans y réfléchir à deux fois. On s'embrouille. On finit par douter. Et on n'y croit plus. J'ai bien l'impression finalement que je pense exactement le contraire de ce que j'ai écrit, ou pas le contraire mais quelque chose de différent, ou alors non, enfin c'est l'horreur quoi. Merci aux intervenants qui m'ont un peu calmé ma joie ! Je vais vite pondre une autre note pour cacher celle-là (c'est une nouvelle forme de censure très efficace).

10:40 | Lien permanent | Commentaires (29)

jeudi, 15 juin 2006

vingt-huit (les jours en creux)

Mardi, avant-hier en fait, en faisait partie. De ceux où l’on ne se lève pas forcément tard, mais pas bien tôt non plus, disons, dix heures. Ceux où l’on traîne membre à l’air jusqu’à midi, une heure, sous prétexte qu’on répond à ses mails ; où l’on hésite à se laver, avant d’y aller quand même sans trop savoir pourquoi. Question de dignité, esprit de responsabilité, ou peut-être simple désoeuvrement.

Et tout s’enchaîne mollement. En sortant de la douche où l’on s’est gorgé comme une éponge, à la limite de la noyade, on cherche pendant dix minutes quelle musique on pourrait mettre, avant de choisir le disque de la veille, et de l’avant-veille, et sans doute aussi du lendemain. Moi les disques, j’en achète pas beaucoup, et je les rentabilise bien. Il y a quelques années, l’album de C. a tourné pendant trois mois dans ma platine, chaque jour. Je l’aimais bien parce qu’il durait une heure tout rond. C’est comme les flashes de France Info : ça me sert de métronome dans mes journées. Le journal c’est toutes les sept minutes, le disque, toutes les soixante ; avec ça, on sait où l’on en est - on est réglé. Bref. Il est déjà bientôt quatorze heures, on n'a rien à se mettre et ça tombe bien : le repassage est une activité qu’on adore sans ironie. Pas du tout dégoûtant comme la vaisselle. A vrai dire non, la vaisselle aussi on aime bien, plus tard on lavera quelques casseroles, d’ailleurs.

Pendant que le fer chauffe, on remarque ses ongles de pied. Diablement longs. Tordus. Cassés. Incarnés. On s’avise d’arranger ça même s’il aurait fallu s’en occuper au sortir de la douche, quand ils étaient bien ramollis par l’eau et la chaleur. Et puis, tant qu’à faire, autant couper ceux des mains. On relance le disque. On se repasse un pantalon, deux chemises, ça a pris plus de temps que prévu parce qu’on a envoyé un mail ou deux entre temps. A quinze heures on est habillé, on se regarde dans un miroir, on a encore oublié de se raser et on se dit aussi que la calvitie progresse, à défaut de la carrière. C’est un bon début : je ne connais pas un type célèbre qui ne soit pas chauve. Célèbre parce qu’il est brillant, attention. Le miroir, ça peut durer longtemps, c’est vraiment une activité fascinante que de se regarder vieillir. Moi, même après trente ans d’existence, je ne suis toujours pas habitué à ma gueule : non pas que je ne l’accepte pas, ça je m’en cogne, mais elle me surprend toujours autant. J’en reviens pas d’être là, comme ça, face au miroir, j’en reviens pas que ce soit moi.

Ensuite - ou même avant, dans ce genre de journée la chronologie importe peu -, on fait bouillir l’eau du café. On s’avise qu’il est seize heures, peut-être même dix-sept, alors on va plutôt mettre du riz à cuire, trop bien, du riz. Et puis il faut savoir se satisfaire de ce qu’il reste dans les placards. Avec des cornichons et cette vieille tranche de jambon coupée en carrés, on va se régaler. Dommage qu’on n’ait pas la télé parce qu’en ce moment c’est Coupe du monde, trois matches par jour et tout et tout. Dommage aussi qu’on ne soit pas fumeur, ni amateur de bandes dessinées ou de jeux vidéo ni même sportif ou intellectuel, on saurait comment s’occuper. On va se sortir un bouquin, histoire de, alors Camus, non, trop déprimant, Céline, non plus, encore pire, Cioran… merde, on est maudit ! Ce seront finalement quelques passages marqués de « L’Immortalité » de Kundera, qui est meilleur littérateur que philosophe et qui voudrait le contraire, mais ça ne fait rien, c’est quand même intelligent.

Le temps passe comme ça, à ne rien faire. On grignote un peu, un se met une heure au travail, on envoie un mail et on se replonge dans son bouquin, ou son journal, ou ses pensées. On se dit par exemple en voyant le soir qui approche qu’on ne sera pas sorti de la journée. Qu’on n’aura pas vu le soleil ni prononcé la moindre parole. On pense enfin que c’était pas vraiment la peine, et même vraiment pas la peine, de se lever aujourd’hui : autant passer directement du lundi au mercredi. Ca aurait changé quoi ? Aujourd’hui, on n’aura servi à rien, à personne. On n’aura pas fait tourner le monde, ni même avancer sa propre existence. Mais bon, la plupart des gens, finalement, passent leur vie à ne servir à rien. Ils naissent un jour, meurent après dix, vingt, cinquante ou quatre-vingt-dix ans pour les plus acharnés, et entre les deux en ont à peine plus rempli que moi ce mardi.

Puis le soir tombe complètement et on sait déjà qu’on ne sera pas couché avant deux heures du matin.

***

Pardon pour mon absence et merci pour les quelques marques de soutien - d'attachement ? - que j'ai pu observer ici ou là. Ca fait plaisir, et même plus : c'est motivant.

***

J'ajoute d'autre part que la note "zéro (en manque)" a été modifiée, pour mon plus grand soulagement.

20:15 | Lien permanent | Commentaires (33)

lundi, 12 juin 2006

zéro (sans titre)

Ce journal prend quelques jours de repos, et surtout de recul.

A bientôt.

16:32 | Lien permanent | Commentaires (15)

vendredi, 09 juin 2006

vingt-sept (vivement lundi)

La mauvaise humeur peut naître de mille façons ; je vous raconterai un jour, bientôt peut-être, la plus drôle. Ce matin, c’était au réveil, en décollant la première paupière. L’expression « se lever du pied gauche » est assez parlante : c’est souvent en effet avant même de poser le pied qu’on sent que son humeur a tourné dans le sommeil comme une vilaine mayonnaise.

J’ai passé la première nuit chez moi, et sans Constance, depuis une semaine au moins. La belle, que j’ai fini par attraper au téléphone hier en fin d’après-midi, m’a expliqué qu’elle était partie de bon matin « faire des trucs » (on n’en saura pas plus) et qu’elle prenait le train le soir même pour Nantes. Elle ne rentrera que lundi soir, « au plus tôt ». « On dirait que tu m’en veux ? — Mais non, pas du tout… »

Et puis, ma voisine, celle du Danemark, croisée hier dans l’escalier, m’a expliqué que sa Karen, jeune fille au pair de son état et surtout véritable atteinte aux bonnes moeurs, avait brutalement – et définitivement - regagné ses contrées hostiles suite au décès d’un membre de sa famille. Envolée. Disparue. On ne la reverra plus. Mon humble immeuble peut redevenir l’asile de vieux qu’il a toujours été. Déménagez-moi !

Pour ma part, ce week end, je vais à un mariage je sais pas trop où vers Bordeaux. C’est presque professionnel, et je ne connais personne. Je pars ce soir en voiture de location avec une fille qui travaille avec moi, et son copain ; c’est une de nos relations de boulot qui signe le contrat éternel avec un Anglais, apparemment. Intéressant n’est-ce pas. Le problème étant que mon costume le plus classe, le plus léger et aussi le plus propre - le Zegna - se trouve chez Sidonie. Qui bosse aujourd’hui, bien sûr. Ah, pourquoi je fais tout ça, je me le demande. C’est un véritable talent chez moi, que de me fourrer dans des histoires à la con. Je ne cesse de rendre service à tout le monde, d’accepter des invitations de complaisance, de dire oui quand je pense non, et je me retrouve à éructer contre la vie et ceux qui la peuplent.

Bon, j’arrête là. Salut.

***

Ajout de 12h30

Je voulais aussi parler du rêve que j'ai fait cette nuit. Pour une fois que je m'en souviens, je ne le lâche pas. Il pourrait s'appeler "Mossian, 30 ans, retourne en terminale". Ca se passe dans mon ancien collège, c'est la rentrée ou du moins le début de l'année, et impossible de me rappeler à quelle classe j'appartiens. Terminale 9 ? ou 19 ? Les heures passent, puis les jours, et je suis encore là à errer dans les couloirs, pendant que tout le monde se précipite en cours à chaque sonnerie.

Oui, c'est tout. Bon week end.

11:30 | Lien permanent | Commentaires (22)

jeudi, 08 juin 2006

vingt-six (les choses du matin)

Hier soir, match France-Chine, chez mon pote Alex dans le 10. Nous étions quatre en tout, quand l'un d'entre nous (mais pas moi) a sorti de sa poche deux bons grammes de c. On s'est tout enariné devant Zidane et consorts, c'était marrant. Résultat 10-0, pardon, 3-1.

Je suis ensuite rentré chez Constance que je ne quitte décidément plus. On a beau dire qu’on est indépendant, qu’on ne veut pas former de couple, et qu’on préfère la solitude… J'ai mal dormi, bien sûr, en tout cas, je me suis réveillé vers 5 heures du matin avec un inébranlable barreau. Impossible de rallier Constance à ma cause, la pauvre dormait tout son soûl ; j'ai résolu de passer un pantalon du mieux que je pouvais et de sortir un peu.

Il faisait frais dehors, mais de cette fraîcheur estivale qui annonce la chaleur de l'après-midi, et ça, j’adore. On voyait se lever le soleil et j’ai regretté de ne pas avoir mon Polaroïd : il lui reste toujours une dernière photo à prendre, ç’aurait été parfait. Je suis monté à la Butte aux Cailles, j’y connais une boulangerie dont vous me direz des nouvelles. C’était fermé bien sûr, mais les fourneaux tournaient déjà à plein régime en parfumant tout le quartier d’une odeur de pain chaud à se damner. Dans ces cas-là, il faut prendre patience et attendre qu’un des pâtissiers sorte fumer sa clope ; ce n’est jamais très long. Ca n’a pas loupé : j’en ai croisé un au bout d’une dizaine de minutes à qui j’ai demandé s’il était possible d’avoir du pain et des croissants. Finalement, je n’ai pris que deux pains au chocolat parce que je me suis dit qu’il était trop tôt pour rentrer, ils étaient chaud et dégoulinants, et croustillants sur le dessus ; bref, l’idéal. Je me les suis empiffrés sur un banc et j'ai pensé que j'aimerais bien être fumeur parce que c'est dans ces moments-là qu'on apprécie une cigarette. Plus tard, je suis allé prendre un express en terrasse, mais le garçon, désagréable comme sa charte de serveur parisien l’y oblige, m’a vite soûlé alors je suis rentré.

En arrivant chez Constance, un peu avant huit heures, j’ai pensé qu’avec tout ça j’avais oublié de lui ramener du pain, ç’aurait été la classe pourtant. Mais la petite avait filé. Il n’y avait plus personne chez elle, le lit était défait mais la douche avait servi. C’est pas du tout son genre à la Constance de se lever si tôt, je me demande bien ce qui lui est passé par la tête. Son téléphone ne répondait pas, on tombait directement sur son répondeur qui dit juste « Constance ». J’ai laissé plusieurs messages et puis je suis rentré chez moi.

Aucune nouvelle depuis.

12:00 | Lien permanent | Commentaires (11)

mardi, 06 juin 2006

zéro (en manque)

OUAIS BON, le journal du Vernis Rouge qu'on lit comme on se fait une ligne, a disparu. "Authorization required", plus exactement, mais le résultat est le même. Mes appels désespérés à l'intéressée sont restés lettres mortes.

Aidez-moi.

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Ajout de 20h30 :

OUAIS BON semble avoir été piraté, tout comme le mail du Vernis Rouge. Découvert un message terrible ici.

Le processus de deuil peut commencer.

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Ajout du 08 juin, 11h :

Reçu un mail du Vernis Rouge. La pauvre Murielle a été tout piratée, et n'a "plus d'identité virtuelle". Aux dernières nouvelles, elle ne compte pas se refaire un blog, même si elle continue d'écrire. Oui, c'est un peu dur. Enfin c'est toujours un soulagement de savoir.

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Ajout du 15 juin :

Face à la pression de ses nombreux admirateurs, le Vernis rouge se lance dans un nouveau texte intégral Ouais bon. L'adresse du lien OK d'accord a été modifiée en conséquence. Mu, un mot : merci.

19:00 | Lien permanent | Commentaires (18)

vingt-cinq (avec mon p'tit bouquet)

Puisque hier il faisait beau, et que j’avais décidé de remettre à aujourd’hui le début de ma grande semaine de remotivation (lundi de pentecôte oblige), j’ai pensé que je pourrais tenter l’expérience dite du bouquet à l’inconnue. Ca tombait bien, en rentrant de chez Constance de bon matin, l’humeur radieuse comme on pourra se l’imaginer, je n’ai croisé que d’absolues beautés fraîchement écloses de l’été, toutes vêtues de tenues légères, la jambe déjà bronzée et le cheveu doré. Je ne m’explique toujours pas l’effet du soleil sur les filles, c’est un véritable miracle ; au moindre rayon, les voilà qui sortent la tête de leur carapace hivernale, prêtes à chanter les vacances et enchanter les garçons. J’ai failli m’évanouir en croisant une petite ; la pauvre, ça ne devait pas dépasser les dix-sept ans, peut-être même seize, mais c’était l’incarnation du divin. Quelle sensation ça peut être de porter si haut la beauté ? Mystère. Bon, seize ans, malheureusement ce n’est de toute façon pas possible.

Bouleversons un peu, une fois n’est pas coutume, l’ordre chronologique de la narration. Sautons quelques heures et plaçons-nous dès à présent dans la situation du Mossian tout embouquetté de pivoines et de tournesols, et de bien d’autres fleurs bucoliques et coquines dont je ne connais pas les noms, à l’entrée Ouest du Jardin des Plantes. J’avais prévu de longer la ménagerie, puis d’aller me poster à l’entrée principale, côté Seine, afin de remonter l’allée centrale. C’était bien ma veine si je ne croisais pas quelque délicieuse à qui présenter mes hommages et mes fleurs, un genou à terre, avant de m’éclipser à contre-jour, le cœur fier et léger. Mais, j’étais mal préparé. D’abord, il faisait chaud et j’avais gardé ma veste, suffisamment encombré que j’étais par mon volumineux bouquet. Disons-le tout net, quand il fait chaud, j’ai une sale gueule. Quand il fait froid aussi, vous me direz, mais ça c’est un peu pareil pour tout le monde. Et puis, comme disait l’autre, avec mon p’tit bouquet, j’avais l’air d’un con. C’est sûr, tout le monde me regardait et rigolait. Un peu freiné par ces considérations embarrassantes, je me suis en outre assez vite rendu compte que l’endroit lui-même était assez mal choisi. Dans l’ensemble, on croisait plus de mamans à poussettes, d’enfants geignards et de chiens langue pendante que de jeunes filles en fleur. Il y avait même des gars qui faisaient leur jogging, pour le glamour, on a vu mieux.

Je ruminais ma bêtise et commençait à maudire ce journal et ses lecteurs, qui m’avaient poussé au ridicule sans que je ne me rende compte de rien, quand j’aperçus une petite jeune femme, la trentaine charmante, qui lisait sur un banc. C’était un peu embêtant qu’elle soit assise, ne pas la croiser ça ferait moins naturel, mais allez, ça me laissait le temps de réfléchir à un plan d’action. Parce que je ne savais pas trop de quelle manière aborder mon sujet. Finalement, pourquoi j’offrais des fleurs à une inconnue ? J’avais pas envie de passer pour un vilain pervers en imperméable, écumant les allées des jardins publics pour trouver une victime à harceler. Bon, j’ai pris mon parti (« pense à l’expérience », me répétais-je intérieurement) et me suis élancé avec un air d’innocence épurée finement dosé d’une pointe de malice :
— Pardon de vous déranger, bonjour, voilà j’ai ce bouquet de fleurs et je ne sais plus trop quoi en faire, j’ai pensé que peut-être il vous ferait plaisir ? (sourire idiot, goutte à la tempe et cœur qui bat)
— Vous avez un bouquet de fleurs et vous ne savez plus quoi en faire ? Pourquoi vous ne l’offrez pas à votre petite amie ? Ca lui fera plaisir, à elle !
L’argument choc. Imparable. Merde, c’était déjà mal barré. Lui dire que je n’avais pas de petite amie, c’était me condamner à la position de l’imposteur, du type louche qui n’a rien à faire avec des fleurs. Lui avouer l’expérience, et c’était le refus sans concession. J’ai tenté le tout pour le tout :
— Elles ne vous plaisent pas ? C’est à cause des tournesols ?
— Oh mais non, mais si, beaucoup, elle sont très belles…
— Et bien prenez-les. (sourire de gendre idéal)
Franchement, elle a bien failli les accepter. Elle allait tendre le bras et puis une dernière idée mauvaise a dû lui venir à l’esprit, enfin je sais pas, mais elle a souri non, vraiment, merci, avant de replonger le nez dans son roman.

J’ai ravalé ma gêne et ma honte, lui ai dit tant pis au revoir sans même chercher un ultime petit trait d’humour, puis j’ai tourné les talons. L’échec. Pire : l’humiliation. J’avais l’air malin ! Fini l’expérience, fini les fleurs. Going back home. Quelle idée j’avais eu, on veut faire plaisir et voilà ce qui arrive. Le bouquet, j’aurais pu le donner à Constance, mais ç’aurait été comme lui offrir des chaussures d’occasion... Du coup il traîne chez moi dans une bouteille d’eau découpée, parce que des vases, faut pas rêver y en a pas ici. Allez, c’est pas grave, pour une fois qu’un végétal passe la porte de chez moi.

Cela dit, mon échange avec la fleuriste, quelques heures plus tôt, a été particulièrement réussi. C’était une petite jeune fille de vingt ou vingt-deux ans environ, jolie sans être un miracle, avec les cheveux courts à la garçonne et un tablier qui s’il ne mettait pas vraiment ses formes en valeur, lui donnait un petit air mutin, voire coquin, suffisamment agréable à l’œil pour que j’engage la conversation sur des sujets plus avancés. La mignonne était donc en train de me conseiller sur le bouquet quand je me suis posé la question toute bête de savoir s’il arrivait qu’on offre des fleurs aux fleuristes. Pourquoi pas, finalement, moi j’ai jamais trouvé que les cordonniers étaient particulièrement mal chaussés. Et bien pas du tout, elle s’est arrêtée tout net la fille quand je lui ai demandé, elle s’est retournée avec un grand sourire marrant et elle m’a répondu que ça, non, depuis qu’elle était employée dans cette boutique on ne lui avait pas offert la moindre tige, et c’était la première fois qu’elle s’en rendait compte. On a rigolé, et enchaîné sur une petite conversation légère, badine, et pleine de sous-entendus - du moins de ma part. C’est toujours plus facile de séduire les fleuristes, c’est comme quand on achète des bijoux, on passe pour l’amant idéal qui fait des cadeaux avec le sourire. Bref, tout ça m’a suffi pour avoir envie de l’entraîner dans l’arrière boutique, mais allez, on n’est pas des animaux, et puis elle aurait sans doute pas été d'accord.

J’ai pensé plus tard que mon bouquet, j’aurais pu lui ramener à cette jolie petite fleuriste délaissée, elle aussi était une inconnue finalement. Mais bon ç’aurait été comme de lui avouer que je m’étais fait rembarrer. C’était lui dire que ses fleurs elles plaisaient à personne…

10:50 | Lien permanent | Commentaires (23)

dimanche, 04 juin 2006

vingt-quatre (sans titre #1)

Enfin. J’ai fumé toute mon herbe. Pas mécontent de pouvoir recommencer une vie normale… Y a pas à dire, ce truc c’est marrant mais seulement si on peut se déconnecter complètement du monde extérieur, vraiment faut même pas avoir besoin de descendre à la boulangerie parce que c’est impossible, manque total de motivation et de coordination entre la tête et les membres, entre les bras et les jambes, le tout plombé d’une sévère paranoïa ; bref faut pas que ça dure plus d’une semaine. Un matin, jeudi peut-être, j’ai pris une douche et puis je sais pas, j’ai dû oublier, en tout cas j’y suis retourné un quart d’heure plus tard et une fois dedans je me suis rendu compte que j’étais déjà lavé, et je me suis dit que putain j’avais vraiment une case en moins. Et puis je dois bien avouer que les effets sur mon humeur n’étaient pas terribles, limite néfastes, qui focalisaient mon attention sur les petits accrocs du quotidien comme si c’était la fin du monde et que je ne m’en sortirai jamais.

Aujourd’hui, ça va mieux. Bon, c’est vrai, j’ai traîné une solide gueule de bois toute la journée. Constance m’a invité à dîner chez elle, hier, on a pas mal bu, tellement bu en fait que je me suis endormi sur son lit sans m’en rendre compte, enfin, je ne sais plus. Je me suis réveillé au bout d’un moment, elle était là tout contre moi, recroquevillée ; elle n’avait gardé que sa petite culotte bleue sur les fesses et j’ai trouvé ça tellement charmant. Elle ne dormait pas complètement alors on a parlé un peu, je lui ai fait des grandes déclarations parce que j’étais ivre, et que ça ne sort que dans ces moments là ; j’ai dû lui dire que je l’aimais beaucoup, pas encore d’amour mais plus que d’amitié, plus qu’une autre ou pas comme les autres, enfin voilà, c’était dans cet ordre d’idées. Ca lui a fait plaisir, en tout cas elle s’est mise à me prendre dans ses bras et à me serrer fort, et moi, il ne m’en fallait pas plus. On a quand même baisé, ça a duré toute la nuit et à la fin on entendait les oiseaux qui chantaient. On baisait, on s’endormait une heure et puis l’un des deux réveillait l’autre, et rebelote. Ca m’a éreinté, mais c’était bon, doux jésus, c’était bon.

Je suis complètement en phase avec Constance en ce moment. C’est pas toujours le cas, parfois elle me dégoûterait presque, c’est cette histoire de suicide et de cicatrices, ça me met dans des états pas possibles, c’est la peur je crois, une sale angoisse bien délétère, et puis j’ai pas toujours l’impression de la comprendre, d’être au même niveau qu’elle. Mais là au contraire, elle est radieuse de gentillesse, tellement simple, tellement jolie aussi, et puis elle se laisse faire comme j’aime, il n’y a qu’à la prendre et elle vous suit toujours. Elle s’attache d’une manière admirable. Ah ! Constance. Dommage que je t’aime plus la nuit que le jour…

Il y a quand même quelque chose qui m’inquiète, c’est que je pense encore beaucoup à Sidonie. Elle me manque, c’est certain, d’une manière assez vive, assez cruelle. J’ai même essayé de la rappeler l’autre jour, elle n’a pas décroché et j’ai laissé un message à la con, faussement enjoué, sur son répondeur. La bonne Sido, c’est pas son genre de rappeler, et c’est pas son genre non plus de dire un truc un jour et de se rétracter le lendemain. C’est une femme sérieuse, Sidonie, une femme de décision. Quand c’est fini, c’est fini, il n’y a pas d’illusion à se faire. Je ne lui en veux pas, je pense même qu’elle a sans doute eu raison de mettre un terme à notre relation, parce qu’il y a un moment où il faut savoir aller de l’avant et poser des bases solides pour se construire. Elle sait où elle va, Sidonie, c’est sûr. Elle réussit sa vie, elle ; sa carrière, ses relations, elle ne les laisse pas au hasard. Sûr que ce que je lui proposais n’était pas fait pour lui convenir. [censure éhontée d’un long paragraphe]

Enfin ! j’ai fini mon herbe, c’est pas le moment de se mettre à ressasser les vieux démons. Ce soir, je me colle un film – un Hitchcock ? non, je déconne - et au lit, une grande semaine de remotivation s’annonce.

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jeudi, 01 juin 2006

vingt-trois (trois traits)

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21:00 | Lien permanent | Commentaires (25)

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