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mercredi, 28 mars 2007

cinquante-sept (le fou c'est vous)

Père, mère ; mes parents, faut bien le dire, je les ai jamais franchement portés dans mon coeur. Oh c’est pas tragique hein, moi ça m’est parfaitement égal, enfin s’il s’en trouvait ici ou là pour être apitoyés, ça serait de la peine encore pour rien. Quoi outragés ? quoi révoltés ? Mes amis non plus n’en croient pas leur esgourdes quand je leur sors pareille hérésie, pourtant ça fait pas de moi non plus le dernier des assassins. Un jour j’ai vu, sur la façade d’un kiosque à journaux, la une de « Psychologies » qui titrait : « Est-ce normal de ne pas aimer sa mère ? », ou « Faut-il aimer sa mère », enfin quelque chose dans ce goût-là. Bon c’est sans doute un sale torchon ce magazine qui rend la vulgarisation vulgaire, sans compter que la psychologie comme on nous l’applique aujourd’hui ça me paraît tenir de l’enfilade en règle, hop hop hop, mais ça me donne quand même un minimum de légitimité à m’autoriser ce genre de grande déclaration. D’ailleurs c’est pas que je les détestais mes géniteurs, que j’avais envie d’égorger l’un ou de baiser l’autre jusqu’à ce que vie s’ensuive, rien d’oedipien, de radical comme ça ni même d’un peu violent, seulement j’ai jamais senti de réel attachement quand ils étaient présents, jamais éprouvé de manque quand ils étaient absents. Je m’en foutais, quoi, je les ai toujours trouvés assez stupides ; j’ai toujours trouvé qu’ils m’éduquaient mal, qu’ils m’éduquaient pas du tout — suffit de voir comment je parle aujourd’hui, suffit de voir ce que je fais de la morale la plus élémentaire. Pour exemple de cette éducation moi quand je demande une bonne fois si le Père Noël existe, ce merveilleux, on me conseille et avec le sourire encore, de lui écrire : voilà je serai fixé. Alors quand je reçois sa réponse au bonhomme sans comprendre que c’est la Poste à l’origine de toute cette supercherie malsaine, je manque tout juste d’écrire à Dieu aussi, au Diable, aux dragons et aux licornes, au monstre du Loch Ness et puis on se fout tellement de ma gueule à l’école que je me rentre enfin dans la tête que la vérité ça sort pas forcément de la bouche des parents, que bien souvent c’est même le contraire exactement.

Et pourtant quand mon père nous a annoncés à ma sœur et moi-même (j’avais quelque chose comme huit ans, elle à peu près cinq) qu’il nous quittait la bobonne et nous les mômes pour aller voir ailleurs s’il y était, le veinard, j’ai pas pu m’empêcher je me souviens de m’obliger quand même à faire bonne figure en versant une petite larme. Alors j’ai pleuré comme si j’étais triste, et je l’étais peut-être vraiment qui sait parce qu’en se forçant aux sentiments, j’en ai déjà parlé, on y arrive toujours un peu. C’est vrai quoi depuis tout petits on nous ramollit bien la tête et le reste avec ces histoires de règles établies, d’ordre familial, de modèles de vie ; on a le papa sévère, la maman tendresse, le Père Noël une fois par an et le Bon Dieu une fois par semaine — le dimanche en plus ! —, et tout ce petit monde coloré surtout faut bien l’aimer comme nous l’apprend l’instituteur. Faut bien s’imaginer d’ailleurs que mon père il aurait été tout étonné sans doute qu’on se mette pas à chialer ma sœur et moi de concert ; c’est que lui aussi il est conditionné, y a pas de raison, on lui a toujours répété à lui aussi qu’un père il fait de la peine à ses enfants quand il les quitte. Mais tu parles ! Au fond de lui il s’en foutait bien et il avait pas tort, il allait vivre la grande vie, la liberté le vent dans les cheveux, et moi tout pareil, pour dire la vérité j’ai même très vite compris le soulagement que c’était finalement de plus en avoir qu’un sur deux des parents, vite compris le profit que je pourrais en tirer. Par contre j’ai jamais trop su ce qu’en avait pensé la Bérénice, quoiqu’à mon avis pas grand-chose parce qu’à cet âge-là qu’est-ce qu’on est d’autre qu’un vilain petit singe avec un prénom de reine tragique ? Mais ma mère pour le coup on s’est bien rendu compte que ça lui avait brisé le cœur cette affaire-là et qu’elle s’en remettrait jamais vraiment. Ca on peut le dire, elle s’en est jamais remise vraiment. Le conditionnement, l’habitude, la foi dans les institutions, elle les avait par trop bien intégrés la mater dolorosa. Elle a plus jamais été que triste.

On a bien compris donc très vite que les choses c’est jamais comme on nous les présente, qu’il suffit d’y réfléchir un peu pour pas se laisser submerger par des émotions factices, artificielles, vides de sens. Et malgré tout, cette espèce de positivisme rieur auquel on nous contraint, inculqué dès l’école comme je le disais, et rabâché sans cesse partout dans la vie en général, dans le monde du travail, avec ses amis même, ça devient comme la règle tacite toujours à respecter si on veut pas passer pour la dernière saloperie que la Terre ait porté. C’est déjà suspect de pas vouloir se mettre au couple, à l’amour et au bonheur à la moindre occasion, de répéter haut et fort qu’on aime pas le cinéma, le théâtre, les vacances et les loisirs dans leur ensemble, suspect aussi qu’on se contente allègrement d’un seul morceau de musique passé en boucle pendant des semaines, qu’on préférerait crever dans la minute plutôt que se faire traîner en boîte de nuit, ou passer à la télé, ou que sais-je encore qui ravirait tout un chacun ; alors aller dire qu’on aime pas ses parents, que les enfants c’est toléré chez les autres mais que chez soi vraiment faut même pas y penser, c’est chercher les coups, tisser sa corde, c’est se mettre soi-même au ban de la société. Et quand on commence à mettre en doute tout ce qu’on nous avait raconté sur la vie, quand on en vient à dire aux gens que peut-être ça n’a rien à voir avec le cinéma ou les romans, ni même le journal télévisé, la télé-réalité, le slogan la vie la vraie de chez Auchan, la rubrique « C’est mon histoire » de Elle ; que c’est ni merveilleux la vie, ni épique, ni même tragique, que c’est juste du mou parfaitement dénué de la moindre importance, alors c’est comme s’écrire « dépressif » au marqueur noir sur le front : autant se passer tout de suite l'entonnoir sur la tête et se présenter à l’HP le plus proche. Je suis pas dépressif moi, tout va bien sous le chapeau, pas même pessimiste ni quoi que ce soit il me semble, j’en ai juste rien à branler de cette existence toute faite qu’on m’impose, de ces choix qui sont pas les miens, de ces désirs, de ces envies, de ces sentiments pré-fabriqués, de ce mode de vie que je conchie, et de ces gens que décidément j’ai même pas envie de voir.

Celui qui risque le plus de se flinguer la gueule au final, ou de se mettre à taper le carton subitement dans la foule avec le pétard du grand-père, sans qu'on en sache trop les motifs, on aura bien compris que c’est pas moi, mais bien celui qui accepte tout ce package à la naissance et ne s’en départira jamais tout au long de sa pitoyable existence, celui qui semble heureux avec son chemin tracé, ses goûts dictés par les collègues et la publicité, ses amours de circonstance, de bienséance, ses codes sociaux qui lui semblent tellement évidents. Pas de doute qu’il aime ses parents celui-là, sincèrement d’ailleurs, mais quant à savoir s’il s’est déjà demandé pourquoi, si ça a le moindre début de légitimité, s’il est normal d’aimer ces vieillards décrépits plus bêtes et répugnants encore que ma banquière et tous ses subalternes réunis, mieux vaut ne se pas poser la question... M’étonnerait pas pourtant qu’il ait déjà senti l'honnête homme, en prenant son métro le matin ou le soir en rentrant du bureau, du chantier, de l’usine, un léger vertige dans la tête comme un caillou dans la godasse, quelque chose d’aussi indéfinissable qu’un doute, que l’ombre d’un doute, que l’idée d’un doute. C'est déjà le mauvais sang qui circule : on peut préparer la camisole.

Commentaires

Je ne décrirai pas tout ce que ton billet remue. Sinon que j'ai réglé mes comptes avec ce tabou il ya peu. Ça s'est terminé par une injure proférée par ma mère alors enragée de mépris, et par téléphone - moment de défoulement pendant lequel j'ai dû constater combien mes parents, finalement, avait l'anathème facile dès qu'on menace leur culte de l'orgueil. Aujourd'hui les choses sont dites. Je ne les vois plus. Tout ce que j'avais pressenti à leur sujet depuis l'enfance subitement, ce janvier dernier, par téléphone, s'est justifié. Et éclairé.

Écrit par : Jonas | mercredi, 28 mars 2007

Mais. Si tu tombes sur ceux qui savent apprécier le mou de la vie, sans faux et sans saccharose, c'est le drame: le métabonheur. Pas celui de Elle ou de Walmart. Le brut, le sale, le qui vit. Et alors là tu es bien obligé de le consommer.

Attention, derrière toi, c'est affreux, un bon sentiment.

Beau texte.
Botox.
Plouf.

Écrit par : Zaz, a voté. | mercredi, 28 mars 2007

Et moi Jonas je me garderai bien de te donner des conseils, puis on ne se connaît pas hein, mais pour ma part j'évite ce genre de grande décision radicale. Avec la famille, inévitable, un seul mot : consensus ;) Au moins pour les cadeaux à Noël ! M'est avis aussi que quelqu'un qui se met à t'injurier avec rage ne peux pas te mépriser.

Citoyenne Zaz, on est bien d'accord. J'en ai déjà parlé de tout ça, mais il me manquait encore le terme, validé, de "métabonheur".

A part ça, il semblerait qu'on ait les mêmes références cinématographiques ;)

Écrit par : Thomas "consensus" Mossian | mercredi, 28 mars 2007

chez moi on est obligé à rien, ni a rester ensemble, ni à noël, je réflechis... non, à rien, sauf à s'aimer. bon, en même temps, on est pas beaucoup, on est des déracinés, et on aime tous rigoler.
j'aime bien ça.
:-)
et je vote zaz.

Écrit par : garance | mercredi, 28 mars 2007

On peut tout à fait refuser le mode de vie que l'on nous impose, les critères de réussite qu'on nous ressasse depuis l'entrée au collège, les désirs que la pub, les magazines et l'internet nous créent sans raison profonde. On peut néanmoins savoir aussi que la vie est courte, la perte d'un proche rendant encore plus criante cette vérité, et qu'il faut en profiter. Savourer ses petits plaisirs et voir le bonheur dans des choses pourtant insignifiantes aux yeux des autres. Croire à l'amour et à l'amitié.

Écrit par : Thierry | mercredi, 28 mars 2007

Se détacher de son éducation, remettre en question les idées parentales, regarder ses géniteurs pour la première fois d'égal à égal, réaliser qu'ils sont loin d'être omniscients, pire, qu'ils sont faillibles, faible et parfois lâches, bref qu'ils sont comme nous et qu'on emprunte la même voie qu'eux (le chemin de la vieillesse) car viendra le moment, qui arrivera plus vite qu'on ne le croit, où on se sentira tout aussi largués qu'eux face à la jeune génération.
Alors arrivera le temps où on testera notre capacité d'ouverture, d'adaptation et de remise en question, viendra le temps où il faudra se laisser marcher sur les pieds par un petit merdeux qui débarquera avec le panache de sa jeunesse pour dicter sa loi, viendra le temps où il faudra s'avouer que ce petit merdeux est meilleur que nous mais (on l'espère) qu'on pourra l'aider à avancer plus encore grâce à notre (immense) sagesse, et à notre incroyable capacité à prendre du recul sur la vie (qui sera alors derrière nous).
Tout ça pour dire que oui, "on ne choisit pas sa famille", mais elle fait partie de nous et a forgé (malgré nous) une partie de notre personnalité. Ensuite, on gère ce petit bout de famille en nous comme on le peut. Le tout est d'acquérir son autonomie de vie et de pensée. (allez, je vais me coucher au lieu de blablater !!)

Écrit par : Lux | jeudi, 29 mars 2007

j'attends que la boue que ça vient de décoller cesse de troubler et je reviens commenter.
ou pas.
( tu fais chier a tirer juste si souvent)

Écrit par : Cécile | jeudi, 29 mars 2007

Je suis fille, je suis mère, et j'ai versé quelques larmes en te lisant sans avoir vraiment voulu les retenir, mais je pensais à mes deux petits garçons profondément blottis dans leur lit et que j'irai embrasser pour le plaisir de sentir leurs corps tout chauds et le velouté de leurs joues...me voilà lyrique...sourire...bonne nuit

Écrit par : noir intense 35 | jeudi, 29 mars 2007

Garance : quand tu dis que vous êtes *obligés* de vous aimer, je comprends bien que c'est une image, mais quand même... tu pousses la provoc un peu loin là ! ;)

Thierry : tu serais pas candidat à l'élection présidentielle toi par hasard ? Ton programme, c'est carrément la vie en rose ;D Je crois au contraire qu'il est extrêmement difficile d'aller à l'encontre de ce qu'on nous a profondément enraciné dans la caboche. Ca va très loin, vraiment. J'en dirai plus prochainement si je retrouve le début de cette satanée note... enfin j'arriverai à te faire passer du côté obscur de la force, tu verras ;)

Lux : oh mais t'inquiète, ça fait belle lurette que je me sens dépassé par la jeune génération... ;) Pour la famille, ce qui me gêne c'est le fait d'aimer pour la simple raison qu'on a le même sang. Un peu faiblard il me semble, comme obéir aux ordres sans réfléchir...

Cécile : mais ! toi aussi tu es bien mal élevée ;) bravo pour le top50 de 20mn, ya Garance aussi dedans !

Noir intense : ah, du lyrisme ! Voilà autre chose !

Écrit par : Thomas | vendredi, 30 mars 2007

j'ai été dressée pas élevée... j'en suis juste à passer de la haine à une pseudo indiference. ( merci pour 20 min j'ai toujours pas compris comment je suis arrivée dans cette liste ) Tu as su écrire ce que je ne sais que pleurer ou rugir.Bravo.

Écrit par : Cécile | vendredi, 30 mars 2007

C'est bien, moi j'aurais adoré que ma mere m'aime, quand même. :)

Écrit par : ab6 | vendredi, 30 mars 2007

Cécile et ab6 : vous m'avez bien fait marrer vous deux !!! Ab6, je me suis auto-censuré tout un paragraphe où il était question d'amour maternel. Ca collait parfaitement mais j'ai eu peur d'aller un peu trop loin ;) C'est sûr que ça doit être pour le moins déstabilisant de ne pas sentir d'amour de la part de ses géniteurs mais l'inverse à l'excès est très perturbateur aussi, voire même tout à fait dégoûtant :) Sinon la prochaine fois que tu ne laisses pas ton URL je ne te réponds même pas ;)

Écrit par : Thomas | vendredi, 30 mars 2007

Tu veux dire que le père Noël n'existe vraiment pas ?

Écrit par : anne k | vendredi, 30 mars 2007

ouais ben voila, je laisse mon url! tu me le dis ton truc qui colle ??dis ?

Écrit par : ab6 | vendredi, 30 mars 2007

alalalala... la mater dolorosa.
il aurait des tonnes à écirire là dessus, s'pas?
bravo pour ce texte en tout cas, et merci d'être passé me voir.
valentine

Écrit par : bluevalentine | samedi, 31 mars 2007

Anne k : demande à dieu !

Ab6 : merci ! pour l'url. Le truc qui colle, c'est que l'amour maternel m'a toujours semblé un parfait exemple de ce que je dis dans la note. C'est l'amour aveugle, irréfléchi, irraisonné par excellence. Encore une fois ça me paraît bizarre d'aimer juste parce qu'on a le même sang, les mêmes gènes... Je sais pas moi quand j'aime c'est que la personne est formidable ! pas simplement parce que je lui ai donné naissance, ou qu'elle m'a donné naissance. Non ?

Valentine : des tonnes à écrire, ou plus simplement, se repasser un Pergolèse.

Écrit par : Thomas | samedi, 31 mars 2007

Magnifique texte, je n'argumenterai pas.


Je me demande quelle forme aura ton livre, sera-t-il une succession de notes telles que sur le blog, intègreras-tu tes dessins de "William",...?
à bientôt

Écrit par : sofu-sofu | samedi, 31 mars 2007

Un jour ma docteure, une femme très chrétienne, très instruite et aristo de surcroît, m'a dit : "on n'est pas obligé d'aimer ses parents" - dans les Dix Commandements, on dit "tu honoreras ton père et ta mère" et non pas "tu aimeras ton père et ta mère".....
J'ai adoré et j'y pense souvent. Je suis plutôt du style "familles, je vous hais".... J'aime ton texte. J'aime ce que tu dis. Tu me fais penser à la première phrase de l'Etranger de Camus - la seule première phrase d'un livre que je connais par coeur : "Aujourd'hui maman est morte ou peut-être hier, je ne sais pas".
A bientôt

Écrit par : Mélisme | samedi, 31 mars 2007

je serais bien paumée sans l'amour des miens, que ce soit celui reçu ou celui que je donne.
c'est capital à mon bien être
je me demande souvent si une personne qui a "manqué" (volontairement ou non) d'affection/d'amour dans son jeune âge s'en remet un jour. quelles sont les répercutions derrière?

Écrit par : Dorothée de la FAPM | dimanche, 01 avril 2007

Sofu : mon livre ?!? Rien que l'idée de mettre ces pages à jour me donne envie de vomir, alors écrire un livre, faut pas trop y compter !!! :D A moins que je n'ai pas compris ton com ?

Mélisme : de toute manière, les 10 commandements c'est pas vraiment ma référence ;) L'Etranger, par contre, oui !!! Je crois bien moi aussi que c'est le seul roman dont je connais par coeur l'incipit. Je l'ai lu à 13 ans et sans déconner ça a été une véritable révolution intellectuelle. Depuis, il revient régulièrement dans mes lectures...

Dorothée : hey, welcome back ! Ta question, faut la poser à Ab6 apparemment... merde pardon Ab6 ;))

Bon enfin celà dit la note ne concernait pas seulement l'amour (ou pas) entre les parents et leurs enfants...

(PS c'est le retour des codes à la con pour publier son commentaire. Même pour moi. Fait chier)

Écrit par : Thomas | dimanche, 01 avril 2007

Ab6? hein? ah non c'est bon je suis remontée plus haut ds les comm j'ai vu

mais c'est à toi que la question est posée, n'essaye pas de te défiler comme un môme pris en flag de grosse connerie :)))

Écrit par : Dorothée membre de la FAPM | lundi, 02 avril 2007

à Dorothée : on ne se remet jamais de son enfance, quelle qu'elle soit ! Le flot d'amour tue aussi sûrement que l'absence d'amour. J'espère que tu acceptes que quelqu'un d'autre que le Maestro du Blog te réponde. D'ailleurs, tu te demande si........ tu parles à ton bonnet plus qu'à quiconque d'entre nous !
Ya des bouquins pour ça mais aucun ne donne la réponse à "ce que (tu) te demande(s)" !

Écrit par : Mélisme | lundi, 02 avril 2007

Bof, trop ou pas assez d'amour, c'est pas ça qui tue non plus hein ! Et comment ça on ne se remet jamais de son enfance ? Faudra en parler de l'enfance, j'ai déjà des pages et des pages à ce sujet ;) Faudra aussi régler son compte une bonne fois pour toutes à la psychologie, c'est encore plus urgent. Là par contre, encore rien écrit...

Écrit par : Thomas | lundi, 02 avril 2007

> Mélisme: aucun souci que tu répondes.
je sais bien que c'est de la psychologie de comptoir et que chacun fait sa propre tambouille pour y répondre mais l'expérience de chacun est intéressante à entendre et à exploiter.

> Thomas: avec trop d'amour on étouffe, et pas assez on est en manque alors en effet, le bas blesse dans les 2 cas
je pense que les blessures de l'enfance sont à jamais encrées en soi et ressortent un jour ou l'autre dans diverses étapes de la vie (adolescence, vie de couple, vie de parents...)
le cadre familial influe beaucoup sur ce qu'on devient (parents absents, couveurs, violents, fragiles...) et sur les relations qu'on entretient avce l'extérieur

j'attends tes pages sur l'enfance avec plaisir !!

Écrit par : Dorothée membre de la FAPM | lundi, 02 avril 2007

T'as bien compris ce que je voulais dire... mais moi je ne comprends pas pourquoi, tu aurais en horreur de mettre sur papier tes écrits, tes notes, tes pensées?

C'est peut-être lié à la relation froide que tu as avec tes parents :
Si on considère que ce que l'on vit avec nos parents nous "formate" tout au long de notre vie, alors "aimer" se définit à partir de la relation d'avec nos parents.
Si avec le recul, tu peux dire que tes parents te font ni chaud ni froid, ou que tu ne peux pas dire que tu les aimes, alors ce que tu aimes vraiment, ce que tu fais avec talent, ce que tu crées de tout ton être avec sincérité, tu ne peux pas l'apprécier à sa juste valeur, c'est associé à une souffrance.
Ce que tu crées te dégoûte ; ça donne une saveur particulière, crue à tes écrits, mais ça te fait souffrir.

Enfin, bon... je sais pas, j'aime bien réfléchir comme ça, émettre des hypothèses "quasi scientifiques", et "voir" ce que ça provoque chez mon interlocuteur...

à+
;-))

Écrit par : sofu-sofu | lundi, 02 avril 2007

il est têtu comme une mule, ce thomas mossian :-)

Écrit par : mercedes | lundi, 02 avril 2007

Dorothée : à moins qu'elles ne cicatrisent, ces blessures dont parles ? Arrêtons de suivre sans réfléchir ces marabouts de psychologues et on se sentira déjà mieux...

Sofu : tu me fais rire !... Drôle d'hypothèse, originale, en tout cas bien formulée ;) Plus prosaïquement, quand je dis que l'idée d'écrire me donne envie de vomir, ça n'a rien à voir avec mes parents, les pauvres... juste que j'aime pas ça !!! que c'est trop dur !!! que mon travail, c'est l'image... comme toi ! As-tu revu la rue du Jour ? ;)

Mer : toi tu remontes le temps à l'aller comme au retour. Moi, je sens le monde tourner sous mes pieds ;)

Écrit par : Thomas | lundi, 02 avril 2007

"As-tu revu la rue du Jour ?", Thomas s'il te plait, tu peux m'expliquer ? J'ai peut-être mal cherché dans ton blog.
Merci, et à plus tard (si tout va bien.....)

Écrit par : Mélisme | lundi, 02 avril 2007

Des similitudes. J'ai stoppé net toute possibilité de concensus. Je suis ni mieux ni pire, mais je ne m'agaçe plus moi même à m'observer dans une attitude consensuelle. Et ça c'est même pas un conseil (j'oserais pas), juste un commentaire, le premier. Je crois que c'est la première fois que je tombe ici. Ce billet m'a donné envie de rattrapper mon retard, ça devrais bien m'occuper (fuir) plusieurs soir de la semaine j'imagine.

Écrit par : Fishturn | lundi, 02 avril 2007

bonne decision Fishturn, tu ne vas pas etre déçu ;)

Écrit par : Cécile | lundi, 02 avril 2007

Mélisme : c'est que la rayonnante Sofu a un rapport particulier avec la rue du Jour à Paris... "à plus tard si tout va bien" ?

Fishturn : ça concerne ma réponse à Jonas ? Welcome anyway, pour ma part j'ai déjà traîné vers chez toi.

Cécile : oh arrête ! :)

Écrit par : Thomas | mardi, 03 avril 2007

si tu le sens, c'est que tout va bien alors :-)

Écrit par : mercedes | mardi, 03 avril 2007

Biensûr que j'ai revu la rue du Jour! et je clique de temps en temps sur TA rue du jour!!
Et toi, as-tu vu la Place Maubert de Rémi?
;-))

Au sujet de l'écriture : faisons un test.
oh, et puis non... je vais encore passer pour une tordue.

^_^


Bonne nuit

Écrit par : sofu-sofu | mardi, 03 avril 2007

N'est-ce pas par solidarité que l'on accepte tout ce cirque ? Parce que si un joueur se retire, le monde risque de s'écrouler pour tous les autres. J'ai un peu l'impression de conserver des liens familiaux par pitié. (Peut-être aussi qu'au fond, j'aimerais bien y croire...) En tout cas, l'important c'est de ne pas être dupe dans tout ça. J'aime bien l'idée de Zaz du métabonheur. Je me trompe peut-être, mais je vois quelque chose qui allait vers ça à travers tes lignes...

Écrit par : Pierre-Yves | mardi, 03 avril 2007

Mer : je viens de lire un com sur le blog de Garance, on citait Coluche : "l'important c'est que les pieds touchent terre"...

Sofu : absolument fantastique ce croquis de Rémi, mais je l'ai déjà dit... Allez, balance-le ton test de tordue ! On a tous envie de s'y mettre ici, en tout cas moi ;)

Pierre-Yves : d'accord avec tout, ou presque. La solidarité (que j'appelle consensus, bon). L'écroulement. Et ne pas être dupe. La pitié seulement est un mot très fort, assez galvaudé aussi, enfin c'est peut-être pas celui que j'aurais choisi ? Quant à Zaz, elle en réunit des suffrages sur son commentaire... Elle parle peu, mais jamais pour ne rien dire ;)

Écrit par : Thomas | mardi, 03 avril 2007

Thomas et Fishturn: je n'ai jamais osé parler de l'un à l'autre mais j'ai souvent constaté chez vous 2 des choses qui pouvaient vous plaire réciproquement. Et tadam, le jour J est arrivé :)

Écrit par : Dorothée membre de la FAPM | mardi, 03 avril 2007

Doro ... meme constation, j'ai susurre a Thom d'aller voir du cote de Fish mais visiblement deja fait et bien avant !!!!
Rhhoooooo ... marrant d'y avoir pense !
Thoms, je reviens et com' corrcetement.

Écrit par : HAPPY BIRTHDAY | jeudi, 05 avril 2007

Je ne vais pas faire de long discours. Cela n'aurait aucun intérêt.
Mais ...
J'ai beaucoup ri parce que j'ai aimé ce ton ... vif et précis.

Écrit par : Hell | jeudi, 05 avril 2007

Hell : j'ai vu chez Garance que tu habites l'Ile Saint Louis ?! Raaah la chance mais t'es millionnaire ou quoi ?

Écrit par : Thomas | vendredi, 06 avril 2007

Oui. Non, je ne suis pas millionnaire. J'aimerais bien ceci dit.^^
Quand on a un peu de chance, il se peut qu'on trouve un appartement à un prix intéressant.
C'est très rare, j'en conviens. Mais ça arrive.

Écrit par : Hell | vendredi, 06 avril 2007

Marrant, ce post est plus et puis moins, enfin tu vois.
Moins torture ou plus facile a decrypter que d'autres. Chacun peut y trouver un peu ses histoires personnelles, plus ou moins lourdes.
Tu parles plus de toi, alors fiction ou realite, je n'hesite pas.
Enfin, je ne vais pas partir dans une explication de texte, non plus.
Mon Mossian terrien, ses blessures, sa carapace, ses felures.
Je ne partirais pas dans mes sinuosites familiales ... a chacun ses casseroles et ses merdouilles a gerer comme il le peut.
Mais j'avoue aimer te lire comme ca de temps en temps.
Bon, on se voit en debut d'ete ?

Écrit par : Sblab' | mercredi, 11 avril 2007

Quoi tu passes à Paris cet été ? Ou bien tu m'invites au Texas ? ;) Merde j'ai l'impression d'avoir déjà écrit cette phrase un jour ?! (PS : question sinuosités familiales, j'ai cru comprendre que tu as été servie ces derniers temps !)

Écrit par : Thomas | mercredi, 11 avril 2007

Je passerais certainement a Paris. Et t'inviterais bien au Texas, mais a mon avis il y a des spots tellement plus interessants a voir aux US ! Et je confirme, tu as deja ecris cette phrase un jour ;-)
Cote parents ca pourrait etre tellement pire. Mais je le repete, chacun avale sa soupe familiale comme il le peut. Et les trucs qui genent vraiment je les mets sous terre, et de temps en temps je me fais une nuit des morts-vivants, je soupire, j'enrage, je hais, et je remets sous terre jusqu'a la prochaine fois !
Mais j'aime mes parents, ils sont simplement humains et ont des faiblesses que l'on preferait voir chez le voisin. Tiens au fait et ta voisine ?

Écrit par : Sblab' | mercredi, 11 avril 2007

tiens au fait et Constance? Elle est où Constance?

Écrit par : Dorothée membre de la FAPM | mercredi, 11 avril 2007

Ma voisine ? Marieke tu veux dire ? Mais enfin Sblab elle ne l'est plus depuis belle lurette : j'ai déménagé ! et risque encore de le faire prochainement d'ailleurs. Non, j'ai d'autres histoires de cul, mais un peu compliquées à débriefer ;)

Bon ben si tu passes à Paris, tu me fais signe :)

Écrit par : Thomas | mercredi, 11 avril 2007

Ah zut, Doro, Constance est toujours à Lyon, pas trop de nouvelles, et quand on se voit on ne couche plus ensemble. On se retrouvera dans quelques années sans doute :)

Écrit par : Thomas | mercredi, 11 avril 2007

ah bah merde alors!! pas sympa la copine :)

pensée intérieure "non la femme n'est pas un objet sexuel, putain les mecs sont vraiment tous des encul*oups* ils ne pensent vraiment qu'à niquer"

pensée extérieure: oh... mon pauvre

pensée intérieure "bien fait" :D

pensée extérieure: à la suivante :)

Faut que je lise les archives, c'est qui ta voisine?

Écrit par : Dorothée membre de la FAPM | jeudi, 12 avril 2007

Ouais ,la folle , c'est moi....Pas "élevée " par des parents "normaux" comme on l'entend. ...Pas élevée du tout d'abord. Ballotée ,baluchon encombrant, cherchant l'amour partout ,fardeau je me suis sentie si longtemps...Me demandant si de l'amour ,je pourrais en donner un jour ,ne connaissant pas le mode d'emploi ....En ai distribué à l'aveuglette ,n'en recevant que des miettes parfois, à contre-temps ,pas synchrone...Trop long à développer ici. Suis mère,et j'ai donné un amour animal, instictif ,primaire ....Et ça parfaitement collé! Quel sens donner à ce mot "aimer"????
@ Sbla :Koi ?tu viens à Paris bientot???Tu préviens ,hein!!!!

Écrit par : fredoel | vendredi, 13 avril 2007

T'es pas sympa Doro, j'ai jamais considéré Constance comme ça ;) Relis la note qui lui est consacrée (la 19), si tu veux... Et pour ma voisine (ex-voisine, donc), c'est là :
http://mossian.blogspirit.com/archive/2006/07/23/trente-neuf-mijn-platte-land.html

Fredoel : vous les femmes, vous avez un rapport bien particulier à l'amour... tellement différent du nôtre... du mien en tout cas ;)

Écrit par : Thomas | lundi, 16 avril 2007

Hello hello,
Juste pour dire que les dix commandements c'est notre p*** de culpabilité judéo-chrétienne, et qu'une femme, suisse , a tordu le cou à ce "tu honoreras ton père et ta mère", qui a fait et continue de faire des ravages et aussi la fortune des psy ( ce que je ne conteste pas).
Alors cette femme c'est Alice Miller, et elle a écrit entre autre "c'est pour ton bien" et "la connaissance interdite" .
Depuis que j'ai accepté de ne pas aimer l'un de mes parents, j'ai grandi. Au début j'ai souffert (genre comme une bête), puis ça a été une délivrance.
Je pense qu'il faut savoir dire à son enfant "je suis faillible", démysthifier ce qu'est l'adulte n'est pas forcément un manque de respect.
Ps: je viens de chez Murielle J., Monsieur Thomas et ceci est mon 1er com' sur ton blog.

Écrit par : So | lundi, 16 avril 2007

Alors bienvenue So, arrivant de là-bas tu ne peux pas être foncièrement mauvaise ;) Même chose pour Alice Miller, que je ne connais pas, mais qui a toute ma confiance du fait de sa "suissitude". Hélvétitude ? Bref, les Suissesses, j'adore :) Quoi d'autre ? Ah oui, faut savoir aussi que quand je parle d'amour des parents, c'est juste un exemple, hein. Pas sûr d'être très clair là. Et un peu l'impression de parler tout seul aussi, non ?

Écrit par : Thomas | jeudi, 19 avril 2007

non tu ne parles pas tout seul,et ce n'est pas si nebuleux.
Thom, il y a bcp dans le troisieme paragraphe. Mais, il y a des choses qui se lisent, mais qui ne se commentent pas forcement. Respect, pudeur.

Écrit par : Sblab' | jeudi, 19 avril 2007

Oui, oui j'avais bien compris.
C'est juste que je viens de découvrir l'"oeuvre" d'Alice Miller et qu'il m'a semblé que c'était le bon moment pour faire partager cette saine lecture. C'est très déculpabilisant, même si au fond la culpabilité n'existe que si on se la créee.
Même pas pleuré quand mes parents nous ont dit "on divorce".
En fait j'y croyais plus ! Ils nous l'avaient tellement asséné ...

Écrit par : So | jeudi, 19 avril 2007

tu reviens avec les elections c'est ca ??

Écrit par : Sblab' | vendredi, 04 mai 2007

Well done !

Écrit par : Thomas | dimanche, 06 mai 2007

Quelle tristesse si ces écrits sont sensés être notre base

Écrit par : Brigitte DEFOREL | samedi, 30 mai 2009

retour à 11 heures

Écrit par : Fishturn | vendredi, 08 janvier 2010

Ouais... Du réchauffé tout ça mon cher. Non, désolée, j'ai la provocation facile ces derniers temps. Si tu n'aimes pas tes parents, t'as sans doute raison, après tout, pourquoi aimer sans raison? C'est n'importe quoi l'amour absolu. Aimer sans motifs(apparents ou non), sans retour, ni même espoir de retour, ni même une once de satisfaction ou de joie à simplement éprouver un réel sentiment, sincèrement, c'est débile. Et à quoi bon s'en sentir coupable? La plus belle chose qu'il y a avec les sentiments, les vrais, c'est qu'ils sont plus libres qu'on ne le sera jamais. Je suis désolée d'être un peu crue, même franchement dégueulasse je pense, mais les meilleurs exemple sont les pires.
Alors quand je parle de "vrais sentiments" je parle de ceux qui s'imposent à nous, ceux qu'on ne montre pas, comme cette jubilation mêlée de mépris considérée comme malsaine qu'on ressent quand on se rend compte qu'on est moins con que la personne à qui on parle, le dégout qui nous prend à la gorge quand on voit des personnes déformées si on y est pas habitués, où ce sentiment de mépris vis-à-vis de la masse des "gens".
Vous remarquerez que les "gens" c'est toujours eux qui font tout mal, qui sont cons qui font, disent et consomment de la merde. C'est les "gens" on les hait, et c'est comme ça. On peut apprécier des personnes, mais pas les "gens". On peut même en aimer, des personnes si on est assez fou ou inconscient ou pris par surprise par l'un de ces "gens" qui en fait n'en était pas vraiment un. Mais mieux vaut laisser ça aux autres, parce que ce genre de sentiments, on le contrôle jamais vraiment, même si on fait de sont mieux. Il vient, il part, il fait sa vie... L'amour (l'amour large, hein, qui va de l'affection simple à la dépendance quasi-obsessionnelle), c'est un peu comme un vieux chat pelé qu'on a toujours connu, qu'on a toujours vu se balader dans la rue, il est moins beau de près, c'est sur, mais on est quand même content de le caresser, ne serait-ce que pour un moment de tendresse simple, sans rien autour, et puis il se barre, et si le cœur lui en dit, il reviendra peut-être. Peut-être même aussi qu'il s'installera pour un moment, mais même s'il s'en va, on le verra passer dans la rue, mais ce qui est sur, c'est que ce chat tout pelé il n'est à personne et aucun d'entre nous ne vivra assez vieux pour le voir mourir.

Écrit par : Loreline | dimanche, 21 novembre 2010

Perfectamente!!!!!

Écrit par : Sicily | samedi, 12 février 2011

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