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dimanche, 20 août 2006

quarante-quatre (alphabets éphémères)

Curieuse impression que de parcourir un blog laissé à l'abandon. Les mots gigotent encore un peu, et parviennent même, malgré le temps passé dans l'ombre, à tenir leur rôle, à faire rire, à émouvoir parfois, mais sans jamais sortir les textes et le journal tout entier d'une sorte de torpeur de fin de vie. On se sent un peu seul, dans les allées vides de ce journal, on n'ose pas trop faire de bruit de peur de déranger, de réveiller tous ceux qui dorment là. Ces visiteurs qui ont un jour couché leur nom et laissé leurs mots et s'en sont allés depuis, vers des contrées plus chaudes, plus ensoleillées, plus vivantes. On raconte parfois en avoir croisé l'un ou l'autre, sous une nouvelle identité, sur les pages de celui-ci, de celle-là. Mais tout ça, on n'a pas été vérifier, n'est-ce pas ? Tout ce qu'on sait, l'unique chose dont on soit sûr, c'est qu'on ne croisera plus personne sur ce journal, qu'on est désormais seul à en lire les articles, à en creuser les idées, là, dans sa tête, et qu'il n'y a plus que soi pour supporter les souvenirs brusquement réveillés et les émotions jusqu'ici tapies, cachées, qui tous ensemble vont tombent brusquement sur les épaules.

Mais ce n’était qu’un éboulement, le plafond ne tient plus, commence à s’écrouler ; on a eu tort de s’aventurer dans cette nécropole ; partons ! partons vite.

J'ai relu un jour l'imposante correspondance que j'avais entretenu, plus jeune, avec cette fille, (…) ; j'ai relu du moins les lettres qui venaient d'elle. Nous avions seize ans et si je n'avais pas peur du ridicule, je dirais que c'est la seule dont j'aie véritablement été amoureux, et même l’unique personne que j’aie jamais aimé, mais alors furieusement, passionnément, absolument, comme ça n'arrive qu'une fois par vie, par siècle, amoureux à s'en crever les yeux, à s'en ouvrir le coeur, à s'en immoler sans hésitation, sans concession. Ces pages noircies avec le sang, avec l'âme, la fougue au front et la folie aux aguets, ces textes arrachés à l'essence même de l'être, ces mots qu'on croyait alors plus symboliques et puissants qu'aucun autre, ils n'étaient plus rien que de longues et vaines arabesques courant sur le grain du papier, de longs sillons hachés, nerveux, qui tranchaient les pages en en soulignant le vide des sens d’une manière bien cruelle. Quinze ans auparavant c’était un cœur qui battait, mais le cardiogramme est plat désormais. A-t-on changé, en mieux, en pire, était-on stupide à l’époque ou bien l’est-on devenu aujourd’hui, cela n’a pas d’importance ; tout ce qui compte, c’est de comprendre que l’émotion s’est délavée comme l’encre de ces lettres, enfuie, évaporée, et qu’on se retrouve une fois de plus, face à son gros paquet d’enveloppes, avec une pesante impression de solitude, doublée cette fois du sentiment de s’être sacrément fait berner par la vie.

Les mots ne comptent pour rien.

Dans quelques temps, l’année prochaine, par exemple, en février, ou en mai, ou demain, qui sait ? il en sera sans doute de même pour ce journal. Les araignées, au plafond, auront fini par tisser leur toile entre des notes de plus en plus espacées et de moins en moins visitées. La poussière recouvrira le sens des mots pour ne plus laisser visible que leur forme, que leur dessin, et on y sentira, sur ces pages, comme une âcre odeur de renfermé, comme l’odeur de sale, de vieux, qu’on découvre en ouvrant les portes d’une centenaire maison désertée depuis belle lurette. Un voyageur égaré s’y reposera un moment avec, au fond de lui, comme un inhabituel semblant de curiosité d’abord, de nostalgie ensuite ; il verra les dates, mercredi, 24 mai 2006, dimanche, 20 août 2006, il verra les jours et pensera, seigneur, quel âge avais-je, que faisais-je le 20 août 2006 ? Le petit dernier n’était pas encore né… Quel temps faisait-il alors ? La guerre était-elle finie ? ou bien ne faisait-elle que commencer ? Et moi, qu’écrivais-je ce jour-là ? Voilà ce qu’il se dira, notre unique visiteur, voilà les seules pensées qu’il aura, et à aucun moment il ne songera à lire les notes, trop vieilles, trop longues aussi, trop lointaines évidemment. Parce qu’il est trop dur de lire les mots de ceux qu’on ne connaît pas, de ceux à qui l’on ne ressemble pas. Impossible de les aimer, de les comprendre. On refuse de faire l’effort. Et à vrai dire, on s’en fiche.

Partons, vite.

Les mots ne comptent pour rien, ils ne servent à rien puisqu’on ne les comprend pas. Comment, avec eux, exprimer ce que je pense ? ce que je suis ? Comment écrire, comment décrire une fois pour toutes ce qui se passe en moi, et que j’essaie d’observer, d’analyser tant bien que mal, depuis toutes ces années ? Mes mots m’aideront-ils à savoir qui les écrit ? Comment le croire ? comment leur faire confiance quand on sait que personne ne les lit de la même manière, et que même selon les humeurs, les jours, le temps qui passe, leur portée change radicalement… Le mot c’est, intrinsèquement, un mensonge éhonté : on nous fait croire qu’il transmet une information, alors que ce n’est qu’un point de vue soumis à interprétation. Un misérable outil dont on aurait perdu le mode d’emploi. Quand je pense qu’on a construit dessus toute l’histoire de l’humanité, je ne m’étonne plus de voir que tout le monde se tape sur la gueule… Affirmer que l’histoire de l’Homme commence avec l’écriture, c’est allumer les guerres !

Tout ceci ne compte pour rien, en fin de compte. On passe du temps à travailler ses billets, on se creuse à les écrire de manière simple et précise, claire et compréhensible, pour soi d’abord, et pour les autres ; on les voudrait sensés, ses propos, alors on y réfléchit mille et mille fois, on s’y perd, on s’y noie, et changer un mot au dernier moment, modifier la place d’une virgule, recommencer une phrase qu’on trouvait ambiguë n’y changera rien. Et le lendemain tout disparaît, ou plutôt, tout apparaît, mais sous un autre jour, rien de ce qu’on a voulu dire ne se retrouve sur l’écran, et l’étape qu’on pensait avoir franchi sur soi-même, il faudra recommencer à la courir, encore et encore, jusqu’à temps qu’on n’en puisse plus, et qu’on abandonne enfin son journal à l’érosion des éléments.

Commentaires

Bonjour!
je participerai à " l'érosion des éléments" en ce 20 août 2006...
tes écrits, depuis que je te lis, ont enrichi mon imaginaire, et constituent une part de bonheur journalière ; si ce lieu virtuel que tu a créé redevenait poussière, alors cela voudrait dire que tu écris un livre, ou que tu es à nouveau amoureux à en perdre la tête! je ne vois que ces 2 raisons pour que tu cesses de nous révéler ce que tu es, ce que nous sommes.
(j'espère que tu ne nous prépares pas à une seconde fugue, canaillou?!)
Bonne journée !
sophia-sofu
Toulouse
France
11h19
à+

Écrit par : sofu | dimanche, 20 août 2006

c'est ta plus belle note je crois; (ça sonne un peu comme un au revoir, un testament, j'espère me tromper); ton paragraphe sur la correspondance et l'amour que tu entretenais avec cette jeune-fille est vraiment émouvant;
je reviendrai relire plus tard celui sur le sens des mots; ça me semble intéressant comme idée; j'aimerais confronter nos points de vue; voir ce qu'en pensent les autres; peut être à plus tard; ou à demain car aujourd'hui je ne suis pas très fraiche et regarder l'écran est une vraie torture; (ça tangue...)
et ouais bon c'est très très bien;

Écrit par : carareglisse | dimanche, 20 août 2006

une belle note en effet, qui a un parfum d'hesitation, de depart ? Un au revoir ?
Serait l'effet du 20 aout 2006 ... reste, ne pars pas deja ... je suis tres egoiste la.
Qui suis-je, ou vais-je ? Serait ce notre petit mal etre de la trentaine ... cette introspection , ces raisonnements, cette recherche de soi ?
Oui les notes sont travaillees, bichonnees, a la virgules pret, effacees et recommencees pour se rapprocher le plus possible de nos pensees.
Elles refletent ta pensee exacte, au moment precis ou tu les as ecrites. Les mots changent et se transforment selon les yeux, l'esprit et la comprehension de tes lecteurs ... on ne te connait qu'a travers tes mots.
Cette correspondance d'adolescence m'en rappelle une autre tout aussi imposante : 3-4 ans de lettres.
Je m'y suis plongee, comme toi, il y a peu.
Celle de mon premier amour. J'avais 16 ans, des passions, des envies, fougueuses et prete a tout.
En redecouvrant ces mots, en relisant mes certaines de mes reponses ( j'avais conserve quelques brouillons, j'ecrivais a bouillon de sang passionne ! ), je me suis appercue du haut de mes 30 ans que du bas de mes 16 ans , je n'avais rien compris, et que ma comprehension actuelle aurait du etre la bonne. Maturite ?? J'avais ete amoureuse a en crever ... c'est beau le premier amour de ses 16 ans ...
Les mots restent les meme mais changent au gres de tes humeurs, ta comprehension est multiple ... mais c'est ca aussil a magie des lettres

Écrit par : sblabla | dimanche, 20 août 2006

Ou alors ce lecteur se plongera dans tes écrits comme on ne peut s'empêcher de fouiller les vieilles malles qui ne nous appartiennent pas.

Il lira le *Un* et sera interpellé par ce concept de personnage fictif bien ancré dans sa réalité, et voudra en savoir plus.

Puis les prochaines notes révéleront LE Mossian un peu plus chaque fois. C'est déjà presque trop tard pour abandonner.

A la *Dix*, il tombera dingue de ses titres et sera accroché pour de bon. Mais restera silencieux, un peu impressionné par tous les commentaires de ses nombreux(ses) fans..

Puis, admettons sur *Les jours en creux*, il laissera une trace de son passage. Parce qu'il lit depuis des heures déjà sans pouvoir se décoller.
Et y'aura la *Dix-Sept (l'amour)*, qui remuera bien des choses...
Alors il suivra les aventures de Mossian, assidûment. Attendant la suite et pestant un peu quand le garçon a l'air absent.

Ce lecteur pourrait être un peu pudique, préférant commenter de futilités plutôt que d'avouer sur chaque note quel plaisir c'est de lire ce garçon plein de talent. Il faudra qu'il pense à dire *merci*, un jour.

*Toute ressemblance avec une certaine Kir ne serait que purement fortuite (ou pas)...

Écrit par : kir | dimanche, 20 août 2006

Comme d'habitude et peut-être plus encore que d'habitude, vos commentaires me touchent beaucoup. C'est idiot, mais ils sont essentiels à ma motivation... Merci, donc, encore une fois. Je ne compte pas saborder mon journal, du moins pas pour l'instant ;)

Sofu : écrire un livre ? Presque aussi improbable que de retomber amoureux ;) A moins que tu n'en fasses les illustrations ?

Cara : justement, j'aimerais bien connaître ton avis sur le sens des mots, toi qui as une manière bien particulière de les utiliser...

Sblab : C'était peut-être toi alors mon amour de 16 ans ?? ;) Quoique j'ai eu de ses nouvelles dernièrement, elle ne vit pas au Texas avec un H et quatre minis... Dommage !

Kir : j'adore ta façon d'être "pudique", mais ce genre de message fait très plaisir, aussi. Putain je sais pas quoi dire, tu m'as trop surpris, là !

Écrit par : thomas | dimanche, 20 août 2006

Pourquoi pas, juste, un moyen comme un autre et très ponctuel - d'exprimer, d'évacuer, de soulager, de crier un bonheur, un malaise, un problème, un sentiment, d'exhiber notre nombril à la face du monde? Pourquoi chercher l'éternité, la pérennité? Nos blogs sont-ils l'Ecriture - ou bien, les Ecritures? Allons voyons... Ce ne sont que des pensées du jour, je parle donc j'écris, je pense donc j'écris. Restons modestes...

Écrit par : Ana | dimanche, 20 août 2006

Thom : j'y ai pense aussi ... mais non ! Dommage j'avais tant de chose a te dire, mon Amour de 16 ans ;-)
Tu arretes d'ecrire je t'etripe ..

Écrit par : sblabla | dimanche, 20 août 2006

Et l'érosion, ça fait des ostie de beaux paysages.

Écrit par : Zaz, géologue | dimanche, 20 août 2006

Thomas, comme sblabla et carare glisse disent, on dirait une lettre ou un billet ou une page d'adieux que tu délivres à tes fidèles lectrices.
je me sens moi-même prise à ce "délicieux piège" (c'est pas très français mais bon) qu'a été de tomber sur le billet quarante deux. ce n'était qu'une photo, certes, mais elle m'a donné envie d'aller voir d'autres billets et je suis comme une gamine à Noël qui, après avoir déballé ses cadeaux attend qu'une chose: son anniversaire ou le prochain Noël pour de nouveau avoir des cadeaux

je suis les aventures de Thomas Mossian depuis peu, mais je prends du plaisir (en tout bien tout honneur, n'allez vous imaginer des choses, cochons va!! je ne mange pas de ce pain là devant mon Mac, il ne manquerait plus qu'ça!).. je disais, que c'est un plaisir de te lire et de découvrir un nouveau billet (ça me rappelle mon enfance quand j'avais hâte de lire un nouveau volet de Tom-Tom & Nana... sympa la comparaison, n'est-ce pas? après Marc Lévy, Tom Tom & Nana... j'ai d'autres lectures plus "spirituelles" quand même! héhé)

J'en viens presque à essayer d'imaginer qui est, comment est Mr Mossian...

Écrit par : Dorothée | dimanche, 20 août 2006

Mais qu'est ce qu'ils ont tous à dire que tu vas t'en aller ? C'est pas possible, ça, tu viens d'arriver ! Allez hop Monsieur Mossian, on se cale devant son écran et on fait courir ses petits doigts sur le clavier ! OK ?

Écrit par : Zoé | dimanche, 20 août 2006

Tout le monde : Mais je ne veux pas m'en aller ! Ah, quand les commentaires illustrent le billet... ;)

Ana : la modestie, c'est la politesse des faibles... Mais je ne cherche pas la gloire ou l'éternité ! Je ne fais que déplorer l'échec des mots.

Gente Sblab : notre amour ne fait pas partie du passé... Je saurai être patient ;)

Zaz : oui, et tu sais de quoi tu parles. Ne t'érode pas trop quand même.

Dorothée : Tom-Tom et Nana, ce sont des références que l'on partage ! Et "délicieux piège", ça me plaît beaucoup...

Zoé : Comment ça je viens d'arriver ? N'importe quoi :)

Écrit par : thomas | dimanche, 20 août 2006

4 mois, c'est tout neuf... à moins que tu n'aies sévi depuis plus longtemps déjà ailleurs dans la blogosphère ?

Écrit par : Zoé | dimanche, 20 août 2006

Non, c'est vrai, je suis un néophyte... Mais ça me paraît long, déjà. Cela dit, entre nous tu n'as pas beaucoup d'avance sur moi ! Je suis justement en pleine lecture de tes débuts... Si si !

Écrit par : thomas | dimanche, 20 août 2006

Ouille... il va te falloir du temps... le sens de la synthèse n'étant pas ma qualité première, certains billets s'étirent, s'étirent, s'étirent... en ce qui me concerne je file dormir... bonne nuit Monsieur Mossian ;-)

Écrit par : Zoé | dimanche, 20 août 2006

Tom Tom & Nana, je lisais car mon frère s'appelle comme toi enfin comme "lui" (je finis par être perdue)
j'adorais les personnages du restaurant "à la bonne fourchette" et kes histoires entre le sfrère & la soeur représentaient bien ce que je vivais.
la prochaine fois, je parlerai de Tintin!! :-)

oui tu es un délicieux piège, je persiste et signe en disant ça (mais crois moi que c'est très frustrant de rester dans ce piège (c'est bon certes mais il y a un manque, un goût d'inachevé, un petit truc que l'on voudrait en plus)).
c'est comme faire l'amour et s'arrêter juste avant le plaisir final...

Écrit par : Dorothée | lundi, 21 août 2006

Elles sont toutes folles de toi, tu n'as plus qu'à choisir ! ;-)

(sblabla, "serait-ce notre petit mal être de la trentaine"... Tu vois Thomas, je m'interroge donc là doublement sur cette question d'âge)

Je n'ajoute rien sur la note, elles le disent toutes si bien.

so long...

Écrit par : Moon&Stars | lundi, 21 août 2006

Ah non interdiction d'abandonner ton journal et ses lecteurs! A chaque nouvelle note que tu postes tu permets à des dizaines de personnes de s'interroger , de se remettre en question, tu ne te rends pas compte du pouvoir de tes mots. Et si tes notes sont authentiques et sincères (ce que je pense) tu seras heureux un jour de pouvoir les relire et de constater le chemin parcouru. Et si un visiteur d'ici quelques temps s'aventurait à lire tes états d'âme, aucun doute qu'il deviendrait aussi accro que nous le sommes aujourd'hui, à demander notre dose quotidienne de vie, à espérer le coeur battant une nouvelle note et à repartir déçu en constatant qu'il n'y en a toujours pas. Ne lâche surtout pas ce journal (ou le taux de suicide en France augmenterait d'une manière considérable, non mais je blague, hein, enfin pour les suicides, pour le reste je suis on ne peut plus sérieuse).

Écrit par : karine02 | lundi, 21 août 2006

Moi je crois que le jour ou Thomas voudra arrêter, il ne le dira pas comme ça.
Donc je ne suis pas inquiète.
Je savoure juste, parce que c'est bon se se poser les questions qu'il se pose.
Que deviennent nos écrits? Que deviennent ceux qui les ont écrit? Qu'en font ceux qui les lisent?

Écrit par : Soph | lundi, 21 août 2006

Salut les gens ! Ah, une bonne nuit de sommeil, ça fait du bien. Je suis de bonne humeur ce matin. Enfin ce matin... Aujourd'hui, on va dire.

Dorothée : tu me fais bien rigoler toi ! C'est lequel ton Tintin préféré ? ;) Pour ce qui est du manque, c'est important je pense de ne pas tout déballer dès le premier jour !

Moon : Hé hé... Pour ce qui est du mal de la trentaine, je n'y crois pas. Enfin ! la trentaine c'est le plus bel âge... et notamment pour les femmes !

Karine : des dizaine de personnes ? Des milliers, tu veux dire ;) Merci beaucoup d'être revenue. Encore une fois je ne compte pas arrêter, du moins pas maintenant.

Soph : Ahaa ! et comment crois-tu que je le dirai ? (tu as oublié de demander : qu'en pensent les blondes platines ? mohahaha)

Écrit par : thomas | lundi, 21 août 2006

contente que la bonne humeur soit au RDV c'est communicatif en plus normalement!
je vais passer pour la neuneu de service à avoir lu tintin et tom tom & nana - chose que j'assume pleinement du reste (on est tous passé par là de toute façon). J'aimais bien le lotus bleu, je devais être émerveillée par la couverture. et j'aimais bien savoir Tintin caché dans un grand vase!! c'est grave docteur?

t'as bien raison de ne pas avoir envie d'étaler toute la marchandise du premier coup, ce serait du gâchis. c'est comme une jolie femme, quand on l'est (enfin devrais-je dire, comme je le suis :)), elle ne doit pas tout montrer
il faut suggérer, présenter sans laisser toucher, laisser imaginer, dévoiler petit à petit les secrets qui se cachent...
ou c'est comme un bon vin: avant de le boire, il faut passer par plusieurs étapes

donc en fait t'es une femme!!! j'ai trouvé :-)

Écrit par : Dorothée | lundi, 21 août 2006

Thomas Mossian tu m'enerves, mais c'est pas méchant...
Je crois que moi aussi je voudrais écrire comme ça.
C'est juste évident. Tu les trouves ou tes mots ?

Écrit par : éliiiiiiiiise | lundi, 21 août 2006

La blonde platine pense que tu dirais juste "au revoir".
Un truc sobre, sans explications. La classe quoi.
Un Thomas Mossian imaginaire se doit de nous quitter comme ça, de préserver le mythe.
Mais je suis très contente que tu ne partes pas!!

Écrit par : Soph, blonde et fière de l'être... | lundi, 21 août 2006

@ Thomas : moi je dis juste (puisque tout a déjà été si bien dit sur ton talent d'écriture, la justesse de tes vues, la délicatesse de ton écriture et la joliesse de l'âme que tout ceci révele, par cette foule de jeunes femmes, talentueuses lectrices et blogueuses) que ça m'aurait juste fait de la peine que tu partes .. c'est tout ! C'est con mais on s'attache vraiment ... !

Écrit par : Mini fée | lundi, 21 août 2006

j'ai essayé de réfléchir au sens des mots, etc; et c'est difficile pour moi car j'ai deux nuits blanches derrière moi; j'ai oublié de faire chauffer l'eau avant de la verser sur le sachet de thé; tu vois un peu dans quel état je suis; comme je suis incapable de faire une synthèse; et encore moins une classique thèse-antithèse-synthèse; je vais juste me contenter de faire une scolaire explication de texte; (tiens j'adorais cet exercice; essayer de révéler du sens à partir des mots; par rapport à l'ensemble); et justement c'est mon argument principal;
les mots dégagent un sens dans la façon dont associés les uns aux autres ils constituent une phrase; mais aussi individuellement, le choix de chaque mot plutôt qu'un autre, recèle une information supplémentaire; il y a le style bien sûr qui fera qu'on choisira un mot plutôt qu'un autre; mais aussi parce qu'il recouvre une certaine nuance; tu n'as de sens véritable que si ces deux éléments sont combinés; le mot pris individuellement tu peux lui faire dire ce que tu veux; ce n'est qu'un extrait tiré de son contexte, sujet à interprétation; la preuve un même mot peut recouvrir plusieurs notions différentes; (l'air; j'ai l'air fin; en l'air; etc); et comme tu l'as souligné toi-même, le sens peut évoluer suivant les époques; c'est d'ailleurs passionnant de lire des extraits de l'encyclopédie de diderot et d'alembert; ou du GLU; Grand Larousse Universel du xixe siècle; c'est donc dans l'association des mots, puis dans l'agencement des phrases entre elles, que se consitue le contexte, l'environnement; le sens apparait alors; le mot l'enrichit, le précise, le sublime;
Par ailleurs, et surtout, oui l'écriture est décisive dans l'histoire de l'humanité; elle fixe le langage dans une forme définie, connue de tous, mais non figée; de la communauté de langage et d'écriture nait le vivre ensemble; les règles se fixent; les premiers textes écrits sont des documents juridiques et administratifs; la LOI; qui fait que l'homme réglemente les rapports avec son prochain; et normalement c'est sensé éviter la guerre justement; enfin dans un monde parfait ça aurait dû fonctionner; ensuite avec les mots on commencera à raconter l'histoire de nos ancêtres; leurs coutumes; leur folklore; et il y a ensuite bien sûr la littérature; c'est pas beau de pouvoir lire du Platon, du Villon, du Rimbaud ? les mots c'est ce qu'on a inventé de mieux; c'est ce qui a fait bondir l'humanité; la roue ? du pipi de chat;
(ah tiens j'ai pas fait d'explication de texte finalement) (dsl c'est un peu long ma démonstration...)
en ce qui concerne ta question sur ma façon d'écrire; je pourrai difficilement te répondre vu que je suis moi même surprise d'arriver à écrire ce que j'écris; d'avoir des idées; et un style; qui même s'il n'est pas vraiment clairement défini et évolue suivant les notes, leur ton, mon humeur, est quand même, je pense, présent; j'écris au kilomètres, sans vraiment réfléchir, les mots viennent tout seuls, les idées au fur et à mesure; au début j'ai une idée de départ, je commence à écrire, elle évolue, elle grandit, elle fait des petits; les mots accourent; c'est comme des flashes; des images dans ma tête; d'où des phrases courtes; sans d'autre ponctuation que des points virgules; ou rarement;

pour avoir une vraie opinion d'un vrai spécialiste, lire chez découvertes gallimard, c'est simple à lire, complet et illustré ; le monsieur c'est pas n'importe qui : Professeur de linguistique et de sémiologie à l'université du Maine

Auteur(s) : Jean, Georges (1920-....)
Titre(s) : L'Écriture mémoire des hommes / Georges Jean
Publication : [Paris] : [Gallimard], 1987
Collection : Découvertes Gallimard ; 24archéologie
ISBN 2-07-053040-X (Br.) : 66 F

OU pas mal aussi dans la même collection

Auteur(s) : Blasselle, Bruno (1950-....)
Titre(s) : Histoire du livre / Bruno Blasselle
Publication : [Paris] : Gallimard, 1997
Collection : Découvertes Gallimard : histoire ; 321
ISBN 2-07-053363-8 (br.) (vol. 1) : 82 F ; ISBN 2-07-053364-6 (br.) (vol. 2) : 82 F

YOU RE WELCOME ! (fallait pas demander...)

Écrit par : carareglisse | lundi, 21 août 2006

Dorothée : qui sait ? ;) En attendant, tu nous donnes une parfaite définition de l'érotisme. Quant au Lotus bleu, si ma mémoire est bonne il n'y a pas encore le Capitaine Haddock, et le Capitaine Haddock c'est quand même le meilleur personnage de Tintin !

Eliiiiiiiiiise : fais gaffe à ce que tu dis, Kir traîne dans les parages... Moi je voudrais bien être drôle comme toi. On échange ?

Soph : je m'en souviendrai le moment venu. Toujours est-il que la dernière à nous avoir fait le coup du "j'arrête", c'était toi ! Remember :

http://journald-unefausseparisienne.hautetfort.com/archive/2006/06/28/au-revoir.html

Mini Fée : et c'est bien réciproque. Mais pour ce qui est de la joliesse de mon âme, on repassera...

Écrit par : thomas | lundi, 21 août 2006

Je ne sais pas si l'érotisme pourrait être défini comme ça mais je trouve ça "beau" de suggérer plutôt qu'étaler as cam comme chez le boucher! Même si on se met forcément à nu sur un blog, un livre ou autre (le but est quand même d'être honnête vis à vis de soi), il faut garder ce côté mystérieux qui nous caractérise.
j'aime beaucoup connaître l'avis des gens sur l'image qu'ils se font de moi ou de personnes que je connais car ils se trompent très souvent.
certaines passent pour des grosses cochonnes alors qu'elles sont le contraire et vice-versa.

pour le lotus bleu, il n'y avait pas le capitaien Haddock en effet. sinon j'aimais bien aussi les bijoux de la Castafiore et le côté excentrique du personnage

quant au sens profond des mots... tu es bien plus doué que moi pour en parler...

plus je te lis, plus je me torture la tête à essayer de décoder chaque mot. enfin...

Écrit par : Dorothée | lundi, 21 août 2006

(oh eh pour une fois que j'ai rien dit)

Écrit par : kir | lundi, 21 août 2006

Cara : désolé, je ne t'avais pas vue débarquer. Dis donc pour quelqu'un qui a la geule dans le cul, tu t'en sors sacrément bien. J'ai beaucoup aimé le passage sur la nécessité de l'écriture dans le processus de réglementation de la société, c'est tout à fait vrai. D'ailleurs j'ai toujours été fasciné par le jargon juridique, c'est une langue à part entière.

Je suis bien plus sceptique sur l'efficacité des mots dans la sphère, comment dire, philosophique, analytique, ou auto-analytique. Tu cites Rimbaud : je crois justement que s'il a cessé d'écrire un beau matin, c'est parce qu'il avait fini par entrevoir la défaite des mots et compris que leur poésie était vaine, ne servirait jamais sa recherche d'absolu, de vérité. J'ai une admiration sans borne pour ce type qui révolutionne la poésie - la littérature ? - en l'espace de cinq ans, puis fait son constat d'échec et son retour à la nature.
"Elle est retrouvée !
- Quoi ? L'Eternité. C'est la mer allée
Avec le soleil."
Kundera aussi se méfie particulièrement des mots, et tente de les dominer en construisant les phrases les plus simples possibles, très courtes, parfois jalonnées de répétitions, c'est un style aussi, comme tu dis, mais c'est surtout rendu nécessaire par les mauvaises interprétations qu'on fait trop souvent de la prose des uns et des autres.

Bref, vive l'image !

Ton style, indéniable, est en effet surtout marqué pas la ponctuation très particulière. Ton caractère fait le reste, non ? Change rien, j'adore. (Et merci pour les références, je passerai peut-être chercher le bouquin à la bibliothèque. A la BNF par exemple)

Écrit par : thomas | lundi, 21 août 2006

pfff quelle culture !!! je n'ai plus qu'à fermer mon clapet; et retourner comater sur mes bouquins poussiéreux;

Écrit par : carareglisse | lundi, 21 août 2006

Voui d'accord on échange, je suis pas comme l'autre fourmi là, je suis très prêteuse moi
(un "r" s'est glissé en trop dans un mot.)

Écrit par : éliiiiiiiiise | lundi, 21 août 2006

Très jolie note...

Écrit par : karine | lundi, 21 août 2006

Beaux discours, beaux echanges ... manque de temps mais je reviendrais mettre mon grain de sel ...
Thom, l'homme qui dechainait les femmes ..... quel charmeur qd meme ! Et juste avec un doigt, enfin un clavier, enfin, je me comprends ! ;-)
Abdlav!

Écrit par : sblablachoubidouwa | mardi, 22 août 2006

huhuhu!!
J'ai l'impression d'être retournée en hypokhâgne...
OH CA SUFFIT CES CITATIONS DANS TOUS LES SENS OU QUOI ???????????????????
Je cite mon prof de philo tiens: "ne savez vous pas, petits incultes, que la plus belle réussite d'un auteur est de n'être jamais cité mais conservé dans le secret du coeur.

Écrit par : Soph, blonde et fière de l'être... | mardi, 22 août 2006

soph: hypokhâgne ? me too; t'étais où ? personnellement je n'en ai pas retiré grand chose; trop fainéante sans doute; pas envie de rentrer dans le système surtout;
thom: hier soir avant de m'endormir; une idée; la lumière dans mon cerveau embrumé; je t'explique; les mots n'ont pas de volonté propre, pas de but; ils ne sont qu'une forme graphique recouvrant un sens intrinsèque (euh j'utilise des termes que je ne domine pas vraiment...); c'est tout; ils ne peuvent ni t'être fidèles ni te trahir; c'est toi l'auteur; à toi de les dompter; de les utiliser à bon escient; le danger vient du lecteur, du public qui réceptionne l'oeuvre; si tu as bien fait ton boulot d'auteur, en principe les erreurs d'interprétations sont limitées; tu peux aussi avoir une démarche inverse; et utiliser des sens cachés; laisser la part belle à l'interprétation, à l'imagination de ton public; à toi de voir;
quant aux images; je ne crois pas qu'elle soit plus fiables; toutes les interprétations y sont également possibles; sans compter qu'elles sont très facilement trafiquables;
pour finir je concluerai qu'il faut toujours, dans la mesure du possible, saisir une oeuvre dans son entier; et éviter les extractions sauvages; le sens se dégage du tout; le particulier n'est que source d'erreur; une citation toute seule par exemple c'est bidon;
en revanche le principe de la collecte d'extraits peut être intéressant; comment la collection dégage du sens; un sens nouveau qui n'existe pas dans l'oeuvre de départ; c'est l'affiche de la nuit du zapping qui m'a fait penser à ça;

Écrit par : carareglisse | mardi, 22 août 2006

Karine : many thanx, welcome back !

Sblab : Et yeehaaa ! elle a mis son URL. Fallait seulement être patient. Hey, sinon, je n'utilise jamais qu'un seul doigt. Pour taper sur mon clavier, je veux dire ;)

Soph : Non mais t'as raison en plus (et ton prof aussi, mais c'est dommage pour lui, on le cite) : je n'aime pas du tout le principe de la citation. Ce qu'en dit Cara dans son message me convient parfaitement,

Cara : Encore une fois, je m'incline. Dans l'ensemble, je n'ai pas trop envie de laisser de liberté d'interprétation à mon lecteur, parce que j'ai déjà suffisament de mal à me comprendre, alors pour me faire comprendre... Je cherche, et je n'ai pas envie de partir dans tous les sens. Il y avait la note trente-et-une qui pouvait être captée de différentes manières, j'aime ça aussi, mais ponctuellement. Sinon, tu as raison de dire que c'est à l'auteur de faire son travail et de limiter les possibilités de mauvaises interprétations. Bon courage à lui...
Les images ne sont pas plus fiables puisque par essence elles ont plusieurs manières d'être lues et acceptées, mais elles n'ont justement pas la prétention de ne dire qu'une seule chose. Au contraire, bien qu'elles soient muettes, elles en disent souvent plus long que "les grands discours". Enfin... tu as sans doute raison ; il est ridicule et vain d'opposer mot et image. C'est un débat sans fin...

Écrit par : thomas | mardi, 22 août 2006

Sblab : sauf que ton URL, c'était n'importe quoi ! Mais j'ai corrigé, he he...

Écrit par : thomas | mardi, 22 août 2006

tu verifies en plus ... alors la tu m'epates !
Sorry pas fait expres c'est a cause du doigt rageur masque, et des confusions d'esprit.

Écrit par : sblablamachinchose | mardi, 22 août 2006

@ Cara: en banlieue parisienne... Moi ct surtt pour péparer mon concours, mais j'en garde des bons souvenirs...

@ Thomas: evidemment que j'ai raison, attention, c'est pas parce que je suis blonde platine qu'il faut croire que j'ai pas raison....

Écrit par : Soph, blonde et fière de l'être... | mardi, 22 août 2006

L'écriture c'est comme un lapsus conventionnel et constant. Relire ses lettres d'avant..On sent qu'on avait pas la peau épaisse. A la lecture, un peu de honte, un peu d'émotion, jamais de regrets.

Les mots cyans, l'émotion, le Mossian.

Écrit par : FritztheCat | mardi, 22 août 2006

érosion des éléments???????

Écrit par : missparker | mardi, 22 août 2006

Miss Parker : quelque chose qui te chagrine ?

Écrit par : thomas | mardi, 22 août 2006

J'ai les poils tout debout sur les bras depuis la lecture de cette note... et il y a tant de commentaires que je n'ai pas le courage de les lire ce soir... Par contre je vais peut-être trouver celui (mais s'agit-il de courage ?) de réouvrir la boîte contenant toutes ces lettres reçues de "lui", nous avions 16 ans nous aussi... qu'il m'avait pourtant demander de brûler, d'ailleurs. Jamais pu. Et là, 17 ans plus tard... (pfiouuu, gros soupir.) Quel chemin parcouru, finalement ?
Merci Thomas. J'avais peut-être besoin de me souvenir de tout ça.

Écrit par : Mimi | mercredi, 23 août 2006

ca nous a fait le meme effet .. notre premier amour, celui de nos 16 ans ... pourtant le chemin a ete parcouru depuis, et aucun regret, meme si on porte un regard different sur ces correspondances que l'on comprend peut etre plus ou que l'on maitrise mieux .
Oui merci Thom pour cette allusion, cet effleurement de nos premieres emotions d'adulte.
C'etait si bon d'y avoir cru et si bon a vivre.

Écrit par : sblabla | mercredi, 23 août 2006

mais c'est dingue ça ! tout le monde a été fou amoureux à 16 ans ! et pas moi !!!!! j'ai manqué quelque chose ?

Écrit par : carareglisse | mercredi, 23 août 2006

> carareglisse: nan nan je suis partisance, j'adhère au club (pas Dorothée hein, attention au vilain jeu de mots) des non-amoureuses pendant la puberté!

Écrit par : Dorothée | mercredi, 23 août 2006

17 ans pi t'etre ?

Écrit par : sblabla | mercredi, 23 août 2006

> sblabla: même pas :) je dois peut être avoir un problème en fait :)

Écrit par : Dorothée | mercredi, 23 août 2006

Ah oui non mais attendez les filles, lui il en avait 17, hein !

Écrit par : Mimi | mercredi, 23 août 2006

Mimi, ravi de te revoir sur ces pages...

Écrit par : Thomas | mercredi, 23 août 2006

Les vacances, Thomas, les vacances !
(enfin, plutôt la rentrée, maintenant, huuum.)
Ravie de te relire !

Écrit par : Mimi | jeudi, 24 août 2006

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