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mercredi, 03 mai 2006

quatre

Pendant plusieurs jours, je n'ai plus croisé mes voisins et l'histoire m'est un peu (...) sortie de la tête. Et puis, finalement, je l'ai vue, dans l'escalier, avec les deux mômes à chaque bras. J'ai immédiatement su que c'était elle, et je peux vous dire que c'est un fantasme ambulant, parfait cliché de la fille du Nord : grande, fine, un joli nez à peine retroussé, des petites quenottes admirables et un accent du tonnerre. Seul accroc à la règle, et de taille : elle est brune. Moi personnellement ça ne me gêne pas, mais j'ai immédiatement pensé que la rareté de sa teinte devait en faire une proie recherchée dans son pays d'origine. Profiter de l'occasion pour faire connaissance aurait été facile, malheureusement j'étais pressé, moche, seul : je ne me suis pas attardé. Je lui ai lancé un bonjour amical mais discret qu'elle m'a rendu, charmant.

Je ne l'ai revue que deux ou trois fois en plusieurs mois, et rarement de près. Ma crainte d'avoir refroidi les ardeurs de mon voisin étaient justifiées, puisqu'il ne m'a jamais reparlé de sortir la jolie. A moins qu'il ne fasse partie de ces types qui s'emballent dès la première rencontre, meilleurs amis du monde, vas-y que je te tape dans le dos et tout et tout, je te propose des choses merveilleuses à faire ensemble, et puis finalement pffrt, ça se dégonfle comme un soufflé. C'est cela je crois qu'on appelle sympathique. Me suis toujours méfié de cette prétendue qualité.

Et puis, l'autre jour, hier en fait (c'est ce qui m'a fait penser à vous en parler — je parle déjà comme si j'avais des millions de lecteurs, vous avez remarqué ?), hier donc, je l'ai surprise dans l'entrée de l'immeuble. Elle se recoiffait devant le miroir dans un petit déhanché tout à fait attirant, qu'auréolait grâcieusement une robe d'été verte et blanche. J'étais encore moche et seul (ça m'arrive vraiment toujours aux mauvais moments), mais je l'ai saluée et j'ai sorti : "Alors, on se fait belle ?", avec le sourire, genre petite pique gentiment ironique. Elle n'a pas du bien comprendre parce qu'elle m'a répondu dans un sourire épatant : "Merci !". Sûr que ce qu'elle a pris pour un compliment lui a fait plaisir. D'autant que j'avais mon carton à dessin et mon grand book noir, c'est bien, ça fait artiste ; les étrangères elles adorent les artistes, parisiens de surcroît. Non ?

Ce qui m'embête, c'est que j'ai demandé à Sidonie si je pouvais rester chez elle jusqu'à la fin de la semaine, parce que j'ai à faire sur les Champs et qu'elle habite avenue Victor Hugo (quand je vous dit qu'elle gagne plein d'argent). Me voilà exilé alors même qu'il m'aurait fallu enchaîner tout de suite sur la petite, en l'invitant par exemple dès aujourd'hui ou demain à faire connaissance autour d'un café. Faut que je trouve le moyen de regagner mes pénates sans alerter la Sido.

Commentaires

Bon ben voilà, c'est le premier des millions de comms à venir sur ce billet.

Vi, en plus c'était juste pour dire ça.

Écrit par : zorg | lundi, 15 mai 2006

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