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mardi, 06 juin 2006

zéro (en manque)

OUAIS BON, le journal du Vernis Rouge qu'on lit comme on se fait une ligne, a disparu. "Authorization required", plus exactement, mais le résultat est le même. Mes appels désespérés à l'intéressée sont restés lettres mortes.

Aidez-moi.

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Ajout de 20h30 :

OUAIS BON semble avoir été piraté, tout comme le mail du Vernis Rouge. Découvert un message terrible ici.

Le processus de deuil peut commencer.

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Ajout du 08 juin, 11h :

Reçu un mail du Vernis Rouge. La pauvre Murielle a été tout piratée, et n'a "plus d'identité virtuelle". Aux dernières nouvelles, elle ne compte pas se refaire un blog, même si elle continue d'écrire. Oui, c'est un peu dur. Enfin c'est toujours un soulagement de savoir.

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Ajout du 15 juin :

Face à la pression de ses nombreux admirateurs, le Vernis rouge se lance dans un nouveau texte intégral Ouais bon. L'adresse du lien OK d'accord a été modifiée en conséquence. Mu, un mot : merci.

19:00 | Lien permanent | Commentaires (18)

vingt-cinq (avec mon p'tit bouquet)

Puisque hier il faisait beau, et que j’avais décidé de remettre à aujourd’hui le début de ma grande semaine de remotivation (lundi de pentecôte oblige), j’ai pensé que je pourrais tenter l’expérience dite du bouquet à l’inconnue. Ca tombait bien, en rentrant de chez Constance de bon matin, l’humeur radieuse comme on pourra se l’imaginer, je n’ai croisé que d’absolues beautés fraîchement écloses de l’été, toutes vêtues de tenues légères, la jambe déjà bronzée et le cheveu doré. Je ne m’explique toujours pas l’effet du soleil sur les filles, c’est un véritable miracle ; au moindre rayon, les voilà qui sortent la tête de leur carapace hivernale, prêtes à chanter les vacances et enchanter les garçons. J’ai failli m’évanouir en croisant une petite ; la pauvre, ça ne devait pas dépasser les dix-sept ans, peut-être même seize, mais c’était l’incarnation du divin. Quelle sensation ça peut être de porter si haut la beauté ? Mystère. Bon, seize ans, malheureusement ce n’est de toute façon pas possible.

Bouleversons un peu, une fois n’est pas coutume, l’ordre chronologique de la narration. Sautons quelques heures et plaçons-nous dès à présent dans la situation du Mossian tout embouquetté de pivoines et de tournesols, et de bien d’autres fleurs bucoliques et coquines dont je ne connais pas les noms, à l’entrée Ouest du Jardin des Plantes. J’avais prévu de longer la ménagerie, puis d’aller me poster à l’entrée principale, côté Seine, afin de remonter l’allée centrale. C’était bien ma veine si je ne croisais pas quelque délicieuse à qui présenter mes hommages et mes fleurs, un genou à terre, avant de m’éclipser à contre-jour, le cœur fier et léger. Mais, j’étais mal préparé. D’abord, il faisait chaud et j’avais gardé ma veste, suffisamment encombré que j’étais par mon volumineux bouquet. Disons-le tout net, quand il fait chaud, j’ai une sale gueule. Quand il fait froid aussi, vous me direz, mais ça c’est un peu pareil pour tout le monde. Et puis, comme disait l’autre, avec mon p’tit bouquet, j’avais l’air d’un con. C’est sûr, tout le monde me regardait et rigolait. Un peu freiné par ces considérations embarrassantes, je me suis en outre assez vite rendu compte que l’endroit lui-même était assez mal choisi. Dans l’ensemble, on croisait plus de mamans à poussettes, d’enfants geignards et de chiens langue pendante que de jeunes filles en fleur. Il y avait même des gars qui faisaient leur jogging, pour le glamour, on a vu mieux.

Je ruminais ma bêtise et commençait à maudire ce journal et ses lecteurs, qui m’avaient poussé au ridicule sans que je ne me rende compte de rien, quand j’aperçus une petite jeune femme, la trentaine charmante, qui lisait sur un banc. C’était un peu embêtant qu’elle soit assise, ne pas la croiser ça ferait moins naturel, mais allez, ça me laissait le temps de réfléchir à un plan d’action. Parce que je ne savais pas trop de quelle manière aborder mon sujet. Finalement, pourquoi j’offrais des fleurs à une inconnue ? J’avais pas envie de passer pour un vilain pervers en imperméable, écumant les allées des jardins publics pour trouver une victime à harceler. Bon, j’ai pris mon parti (« pense à l’expérience », me répétais-je intérieurement) et me suis élancé avec un air d’innocence épurée finement dosé d’une pointe de malice :
— Pardon de vous déranger, bonjour, voilà j’ai ce bouquet de fleurs et je ne sais plus trop quoi en faire, j’ai pensé que peut-être il vous ferait plaisir ? (sourire idiot, goutte à la tempe et cœur qui bat)
— Vous avez un bouquet de fleurs et vous ne savez plus quoi en faire ? Pourquoi vous ne l’offrez pas à votre petite amie ? Ca lui fera plaisir, à elle !
L’argument choc. Imparable. Merde, c’était déjà mal barré. Lui dire que je n’avais pas de petite amie, c’était me condamner à la position de l’imposteur, du type louche qui n’a rien à faire avec des fleurs. Lui avouer l’expérience, et c’était le refus sans concession. J’ai tenté le tout pour le tout :
— Elles ne vous plaisent pas ? C’est à cause des tournesols ?
— Oh mais non, mais si, beaucoup, elle sont très belles…
— Et bien prenez-les. (sourire de gendre idéal)
Franchement, elle a bien failli les accepter. Elle allait tendre le bras et puis une dernière idée mauvaise a dû lui venir à l’esprit, enfin je sais pas, mais elle a souri non, vraiment, merci, avant de replonger le nez dans son roman.

J’ai ravalé ma gêne et ma honte, lui ai dit tant pis au revoir sans même chercher un ultime petit trait d’humour, puis j’ai tourné les talons. L’échec. Pire : l’humiliation. J’avais l’air malin ! Fini l’expérience, fini les fleurs. Going back home. Quelle idée j’avais eu, on veut faire plaisir et voilà ce qui arrive. Le bouquet, j’aurais pu le donner à Constance, mais ç’aurait été comme lui offrir des chaussures d’occasion... Du coup il traîne chez moi dans une bouteille d’eau découpée, parce que des vases, faut pas rêver y en a pas ici. Allez, c’est pas grave, pour une fois qu’un végétal passe la porte de chez moi.

Cela dit, mon échange avec la fleuriste, quelques heures plus tôt, a été particulièrement réussi. C’était une petite jeune fille de vingt ou vingt-deux ans environ, jolie sans être un miracle, avec les cheveux courts à la garçonne et un tablier qui s’il ne mettait pas vraiment ses formes en valeur, lui donnait un petit air mutin, voire coquin, suffisamment agréable à l’œil pour que j’engage la conversation sur des sujets plus avancés. La mignonne était donc en train de me conseiller sur le bouquet quand je me suis posé la question toute bête de savoir s’il arrivait qu’on offre des fleurs aux fleuristes. Pourquoi pas, finalement, moi j’ai jamais trouvé que les cordonniers étaient particulièrement mal chaussés. Et bien pas du tout, elle s’est arrêtée tout net la fille quand je lui ai demandé, elle s’est retournée avec un grand sourire marrant et elle m’a répondu que ça, non, depuis qu’elle était employée dans cette boutique on ne lui avait pas offert la moindre tige, et c’était la première fois qu’elle s’en rendait compte. On a rigolé, et enchaîné sur une petite conversation légère, badine, et pleine de sous-entendus - du moins de ma part. C’est toujours plus facile de séduire les fleuristes, c’est comme quand on achète des bijoux, on passe pour l’amant idéal qui fait des cadeaux avec le sourire. Bref, tout ça m’a suffi pour avoir envie de l’entraîner dans l’arrière boutique, mais allez, on n’est pas des animaux, et puis elle aurait sans doute pas été d'accord.

J’ai pensé plus tard que mon bouquet, j’aurais pu lui ramener à cette jolie petite fleuriste délaissée, elle aussi était une inconnue finalement. Mais bon ç’aurait été comme de lui avouer que je m’étais fait rembarrer. C’était lui dire que ses fleurs elles plaisaient à personne…

10:50 | Lien permanent | Commentaires (23)

dimanche, 04 juin 2006

vingt-quatre (sans titre #1)

Enfin. J’ai fumé toute mon herbe. Pas mécontent de pouvoir recommencer une vie normale… Y a pas à dire, ce truc c’est marrant mais seulement si on peut se déconnecter complètement du monde extérieur, vraiment faut même pas avoir besoin de descendre à la boulangerie parce que c’est impossible, manque total de motivation et de coordination entre la tête et les membres, entre les bras et les jambes, le tout plombé d’une sévère paranoïa ; bref faut pas que ça dure plus d’une semaine. Un matin, jeudi peut-être, j’ai pris une douche et puis je sais pas, j’ai dû oublier, en tout cas j’y suis retourné un quart d’heure plus tard et une fois dedans je me suis rendu compte que j’étais déjà lavé, et je me suis dit que putain j’avais vraiment une case en moins. Et puis je dois bien avouer que les effets sur mon humeur n’étaient pas terribles, limite néfastes, qui focalisaient mon attention sur les petits accrocs du quotidien comme si c’était la fin du monde et que je ne m’en sortirai jamais.

Aujourd’hui, ça va mieux. Bon, c’est vrai, j’ai traîné une solide gueule de bois toute la journée. Constance m’a invité à dîner chez elle, hier, on a pas mal bu, tellement bu en fait que je me suis endormi sur son lit sans m’en rendre compte, enfin, je ne sais plus. Je me suis réveillé au bout d’un moment, elle était là tout contre moi, recroquevillée ; elle n’avait gardé que sa petite culotte bleue sur les fesses et j’ai trouvé ça tellement charmant. Elle ne dormait pas complètement alors on a parlé un peu, je lui ai fait des grandes déclarations parce que j’étais ivre, et que ça ne sort que dans ces moments là ; j’ai dû lui dire que je l’aimais beaucoup, pas encore d’amour mais plus que d’amitié, plus qu’une autre ou pas comme les autres, enfin voilà, c’était dans cet ordre d’idées. Ca lui a fait plaisir, en tout cas elle s’est mise à me prendre dans ses bras et à me serrer fort, et moi, il ne m’en fallait pas plus. On a quand même baisé, ça a duré toute la nuit et à la fin on entendait les oiseaux qui chantaient. On baisait, on s’endormait une heure et puis l’un des deux réveillait l’autre, et rebelote. Ca m’a éreinté, mais c’était bon, doux jésus, c’était bon.

Je suis complètement en phase avec Constance en ce moment. C’est pas toujours le cas, parfois elle me dégoûterait presque, c’est cette histoire de suicide et de cicatrices, ça me met dans des états pas possibles, c’est la peur je crois, une sale angoisse bien délétère, et puis j’ai pas toujours l’impression de la comprendre, d’être au même niveau qu’elle. Mais là au contraire, elle est radieuse de gentillesse, tellement simple, tellement jolie aussi, et puis elle se laisse faire comme j’aime, il n’y a qu’à la prendre et elle vous suit toujours. Elle s’attache d’une manière admirable. Ah ! Constance. Dommage que je t’aime plus la nuit que le jour…

Il y a quand même quelque chose qui m’inquiète, c’est que je pense encore beaucoup à Sidonie. Elle me manque, c’est certain, d’une manière assez vive, assez cruelle. J’ai même essayé de la rappeler l’autre jour, elle n’a pas décroché et j’ai laissé un message à la con, faussement enjoué, sur son répondeur. La bonne Sido, c’est pas son genre de rappeler, et c’est pas son genre non plus de dire un truc un jour et de se rétracter le lendemain. C’est une femme sérieuse, Sidonie, une femme de décision. Quand c’est fini, c’est fini, il n’y a pas d’illusion à se faire. Je ne lui en veux pas, je pense même qu’elle a sans doute eu raison de mettre un terme à notre relation, parce qu’il y a un moment où il faut savoir aller de l’avant et poser des bases solides pour se construire. Elle sait où elle va, Sidonie, c’est sûr. Elle réussit sa vie, elle ; sa carrière, ses relations, elle ne les laisse pas au hasard. Sûr que ce que je lui proposais n’était pas fait pour lui convenir. [censure éhontée d’un long paragraphe]

Enfin ! j’ai fini mon herbe, c’est pas le moment de se mettre à ressasser les vieux démons. Ce soir, je me colle un film – un Hitchcock ? non, je déconne - et au lit, une grande semaine de remotivation s’annonce.

17:50 | Lien permanent | Commentaires (20)

jeudi, 01 juin 2006

vingt-trois (trois traits)

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21:00 | Lien permanent | Commentaires (25)